BJRM / CNRS / Université d’Orléans
BJRM / CNRS / Université d’OrléansBGRM : L’établissement public français pour les applications des sciences de la TerreInformations
Créé le 23 octobre 1959 par fusion de plusieurs établissements géologiques et miniers français, le Bureau de recherches géologiques et minières est aujourd’hui l’un des plus grands acteurs mondiaux dans la connaissance et la maitrise du sous-sol.
Géologie et connaissance du sous-sol
La recherche scientifique est l’une des missions du BRGM. Elle a pour objectif la connaissance géologique et la compréhension des processus liés au sol et au sous-sol, par l’observation et la modélisation. Elle mobilise plus de 700 ingénieurs et chercheurs du BRGM, soit les deux-tiers de l’effectif.
Répondre aux grands défis des changements globaux
La recherche du BRGM apporte des réponses concrètes aux grands enjeux sociétaux liés notamment au changement climatique, à la raréfaction des ressources minérales, aux nouveaux besoins énergétiques, aux risques naturels, aux pollutions des sols et des eaux…
Elle se traduit par des développements au service des politiques publiques, des transferts de technologies et d’innovations vers l’industrie.
La mission de recherche scientifique du BRGM se réalise à travers :
- des projets sur dotations de l’Etat (subvention pour charges de service public),
- des projets à cofinancements multiples (régions, Europe),
- des partenariats avec les agences d’objectifs (ANR, Ademe,…),
- des réponses aux appels à propositions lancés par les ministères,
- un développement rapide des recherches sous contrats industriels.
Gestion des eaux souterraines
Face aux défis que posent les changements globaux, la connaissance, le suivi et l’anticipation de la disponibilité et de la qualité des eaux souterraines est au coeur des missions du BRGM.
Les ressources en eaux souterraines constituent un élément essentiel pour l’alimentation en eau potable mais aussi pour satisfaire les besoins de l’agriculture dans de nombreux pays, notamment en France. La contrainte sur la disponibilité de cette ressource s’accroît du fait du changement climatique et de la croissance de la demande pour les différents usages. Les ressources en eaux souterraines peuvent être localement ou régionalement surexploitées. La demande devenant supérieure à la recharge des aquifères, la surexploitation peut ainsi engendrer des phénomènes irréversibles tels que des intrusions salines dans les régions côtières, des phénomènes de subsidence (effondrement de terrains), des problèmes de qualité d’eau, des assèchements de cours d’eau avec des impacts sur les écosystèmes associés. Certains de ces phénomènes peuvent être irréversibles. Avec l’augmentation de la fréquence d’inondations, les nappes peuvent être davantage exposées à des pollutions diffuses ou ponctuelles.
En parallèle, les pressions exercées par les activités humaines sur les ressources s’accentuent : pollutions liées à l’agriculture (nitrates, pesticides), à l’industrie (polluants organiques, métaux lourds, nanoparticules) et aux rejets des eaux usées domestiques avec un degré de traitement variable (polluants émergents, bactéries et virus antibio-résistants, résidus médicamenteux, etc.). Une montée en puissance des conflits d’usages intersectoriels et interterritoriaux voire internationaux est à attendre. Enfin, le changement global sera particulièrement marqué sur les zones côtières comme le bassin méditerranéen, et plus généralement dans les pays en développement.
Risques et aménagement du territoire
Pour un aménagement plus durable des territoires, le BRGM développe des approches intégrées de gestion des risques naturels impactant le sol, le sous-sol et le littoral, ainsi que les risques résultant de l’activité humaine, liés à l’après-mine, aux sites et aux sols pollués.
Dans un contexte de changement global, la durabilité des territoires et de leur aménagement est directement contrainte par les risques naturels et anthropiques. De nombreux paramètres, comme les développements technologiques, la multiplicité des réseaux, la croissance de la population et son regroupement dans de grandes agglomérations, les forçages climatiques, exposent de plus en plus les sociétés modernes qui apparaissent fragiles et potentiellement de moins en moins résilientes. Ainsi l’identification, l’évaluation et la réduction des risques font partie des attentes de la société et sont intégrées dans les politiques publiques et industrielles. Les problématiques liées aux risques se révèlent extrêmement complexes. Elles se situent à la frontière des sciences s’intéressant aux milieux naturels et à la société. Il s’avère donc nécessaire, pour les aborder, de développer des approches systémiques sur des facteurs souvent interdépendants pour réduire les impacts, mettre en place une gouvernance adaptée à une stratégie d’atténuation efficace, prévenir et développer les systèmes d’alerte.
Ressources minérales et économie circulaire
L’augmentation de la démographie mondiale s’accompagne d’une croissance des besoins en ressources minérales. Ces dernières sont omniprésentes dans l’économie et entrent notamment dans les biens de consommation tels que les produits de haute technologie et numériques (terres rares, tantale, germanium, cobalt…). Pour les années à venir les programmes d’investissements en matière de transition énergétique (bas carbone) et numérique augmenteront encore la pression sur certaines ressources minérales. Face aux défis liés à la disponibilité des matières minérales, l’économie circulaire peut apporter certaines solutions. De nombreux facteurs vont à l’encontre d’une économie 100% circulaire comme les pertes de matières, le temps de résidence dans le système économique, la croissance des pays émergents, les orientations politiques ou encore les nouveaux usages.
Tous ces facteurs amènent à réinjecter des matières minérales natives dans le cycle. De plus, les projections sur les ressources primaires montrent qu’elles sont de moins en moins disponibles sur le marché, d’une part, à cause des difficultés liées à leur exploitation et d’autre part, aux positions oligopolistiques de certains pays sur certains métaux (terres rares, tantale…). Cette situation implique une optimisation globale de la démarche d’accès aux ressources minérales. Par conséquent, réduire l’impact environnemental et sociétal de l’utilisation des matières premières, et donc la dépendance des économies à ces dernières, est une priorité des politiques publiques.
Transition énergétique et espace souterrain
La transition énergétique vise à passer progressivement d’un système énergétique basé essentiellement sur les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel) et les matières radioactives, qui sont par nature limitées et, dans leur grande majorité, émettrices de gaz à effet de serre, à des sources énergétiques moins centralisées, diversifiées, renouvelables et décarbonées (éolien, solaire, hydraulique, géothermique, biomasse, etc.). Dans une perspective de long terme, l’objectif d’arriver à une neutralité carbone en France (stratégie nationale bas carbone) et à l’échelle européenne a été fixé en cohérence avec les objectifs de l’Accord de Paris, ratifié en 2015. Dans une perspective à court/moyen terme, la « Programmation pluriannuelle de l’énergie » (PPE), fixe une trajectoire pour le mix énergétique à l’horizon 2028.
Le contexte de la transition énergétique conduit à penser les géothermies et les stockages souterrains comme parties prenantes du futur mix énergétique décarboné en complémentarité avec les autres énergies renouvelables.
L’ambition du BRGM est de contribuer à des solutions qui pourraient être mises en oeuvre aussi bien à l’échelle des sites spécifiques que des territoires. Il s’agit notamment de garantir un recours durable au sous-sol au regard des impacts environnementaux, économiques et sociétaux. Cette ambition repose sur les capacités scientifiques et techniques pour explorer, évaluer et exploiter le potentiel du sous-sol au regard de ses différentes fonctions potentielles dans les domaines des géothermies et des stockages géologiques (CO2, vecteurs énergétiques et déchets radioactifs) et d’en évaluer les impacts environnementaux.
Données, services et infrastructures numériques
L’enjeu lié à la volumétrie des données est bien connu. En revanche, les aspects liés à la pérennisation et la fiabilisation des données et connaissances acquises, notamment au travers de référentiels officiels et interopérables pour améliorer la modélisation prédictive des géosciences, sont encore largement à construire. Le BRGM possède une large expertise dans le domaine de la gestion de données géoscientifiques de référence (OneGeology, EPOS, RGF, etc.). Sa compétence thématique propre porte essentiellement sur la production de données en « géosciences », leur référencement et leur interopérabilité. Il devient désormais nécessaire de développer des capacités à mobiliser, accéder, traiter, combiner d’autres types de données de spectre plus large pour assurer des missions d’information sur l’état du sol et du sous-sol.