De l’an -9.000 à l’an -3.300 : Période prédynastique
La période pré-dynastique ne marque pas le début officiel de l’histoire de l’Égypte qui commence à partir de la période thinite. Au début de la période pré-dynastique, les Égyptiens fabriquaient déjà des flèches, des harpons et des pots. Ils utilisent des ocres comme colorants, écrasent les produits de la cueillette avec des meules, pratiquent la couture de peaux de bêtes, travaillent les os avec des grattoirs, tressent, etc.
En l’an 9000 : Début de l’agriculture
Durant l’aube de l’ère pré-dynastique, l’Égypte se déployait comme une bande étroite le long du Nil, le fleuve le plus étendu du globe avec ses 6 671 kilomètres. Cette configuration géographique divisait le territoire en deux grandes zones propices à l’habitation : la vallée du Nil au sud, s’étirant d’Assouan jusqu’au Caire, et au nord, le delta du Nil formant un triangle depuis le Caire jusqu’à la Méditerranée. Les régions avoisinantes la vallée étaient peu accueillantes, souffrant d’un manque quasi total de précipitations et d’un désert encerclant qui, lors des inondations, submergeait impitoyablement chaque parcelle de terre arable dans un marais de boue. Néanmoins, la proximité du Nil offrait des conditions exceptionnelles pour l’agriculture, grâce à un sol enrichi par une couche de limon minéral déposée après chaque inondation. Les crues bénéfiques pouvaient s’élever jusqu’à 8,32 mètres, irriguant ainsi les terres lointaines. Cependant, le Nil pouvait se montrer imprévisible, alternant entre des crues insuffisantes menaçant de famine et des débordements destructeurs. Ces fluctuations expliquent le culte méticuleux des Égyptiens envers Hâpî, divinité du Nil, remerciée pour les crues nourricières, issues des précipitations soudanaises et de la fonte des neiges des montagnes australes.
- De juin à septembre, c’est la saison des inondations appelée Akhet.
- D’octobre à février, c’est la saison des plantations appelée Péret.
- De mars à mai, c’est la saison des récoltes, appelée Chémou.
Construction des premiers villages agricoles
Avec l’établissement de la prévisibilité des inondations du Nil, les anciens Égyptiens ont entrepris la construction de villages et l’organisation de l’agriculture pour fertiliser leurs sols. Ils ont innové en matière de gestion hydraulique en élaborant des réseaux de canaux en liaison avec le Nil, facilitant ainsi le contrôle de l’irrigation. Cette prouesse d’organisation sociale, remarquable et détaillée, était sans précédent à l’époque, à l’exception de certaines régions du Moyen-Orient. En outre, la pêche dans le Nil constituait une source alimentaire complémentaire pour les agriculteurs, enrichissant leur régime alimentaire de poissons frais.
Un écosystème en mutation
Aux alentours de 5000 av. J.-C., le nord de l’Égypte, connu sous le nom de Delta, était submergé par les eaux. La mer et le Nil, provenant du sud, ont été les architectes de cette région, la rendant la plus fertile de la nation. À cette époque, le niveau de la mer surpassait celui que nous connaissons aujourd’hui. Il a fallu attendre l’an 3500 av. J.-C. pour que le niveau marin entame une décrue, s’équilibrant finalement à son niveau actuel après six siècles. Selon d’autres récits historiques, entre 10 000 et 8 000 av. J.-C., un événement cataclysmique non identifié a entraîné des bouleversements majeurs : le lien terrestre entre la Tunisie et l’Italie s’est effondré, laissant derrière lui uniquement l’archipel maltais. Les vastes forêts qui couvraient le nord de l’Afrique ont commencé à s’éclaircir, et les zones humides se sont muées en un désert de pierres et de sable. C’est dans ce contexte que le Nil, en Égypte, a forgé son cours actuel, se dévoilant tel un immense serpent de terre et d’eau.
Spécialisations et diversification
L’Égypte antique, pionnière dans le développement d’un excédent agricole, a jeté les bases d’une diversification remarquable des activités humaines. Cette abondance alimentaire a libéré du temps pour que les Égyptiens se consacrent à l’innovation dans des domaines variés tels que l’art, la technologie et la culture. Ils ont cultivé le lin et perfectionné l’art du tissage, illustré des scènes de la vie de tous les jours, façonné des récipients en calcaire, sculpté des reliefs détaillés, et travaillé des matériaux précieux comme l’or et l’ivoire. Ils ont également créé des cosmétiques, comme le fard vert, utilisé pour protéger et embellir les yeux, et conçu des outils en pierre polie ou en silex, d’une finesse comparable à celle de l’acier moderne.
Naissance de la Haute et de la Basse Égypte
Au fil du temps, les modestes agglomérations de l’Égypte ancienne ont connu une transformation remarquable, évoluant progressivement de simples villages en centres urbains florissants. Ces villes, par leur croissance et leur expansion, ont fini par se connecter les unes aux autres, donnant naissance à une structure administrative complexe composée de quarante-deux nomes, ou provinces. Cette organisation territoriale a été le fondement de ce qui allait devenir une division historique et culturelle majeure : celle des deux royaumes antagonistes de l’Égypte.
La Haute-Égypte, située au sud, est caractérisée par son climat aride et torride, typique des régions désertiques. Cependant, malgré ces conditions difficiles, elle a prospéré, se transformant en une longue et fertile oasis, un véritable berceau de la civilisation égyptienne. Cette région était réputée pour sa production agricole, rendue possible par les inondations annuelles du Nil, qui fertilisaient ses terres et assuraient la subsistance de ses habitants.
À l’opposé, la Basse-Égypte, située au nord, bénéficiait des eaux nourricières des multiples branches du delta du Nil. Cette région jouissait d’un climat méditerranéen, légèrement plus clément que celui de son voisin du sud. Les pluies y étaient plus fréquentes, bien que toujours rares, apportant un soulagement bienvenu de la chaleur persistante. La Basse-Égypte était également le centre d’une intense activité commerciale et culturelle, grâce à sa position stratégique le long des voies navigables et à sa proximité avec les autres civilisations méditerranéennes.
Ces deux royaumes, bien que rivaux, ont contribué chacun à leur manière à l’essor et à la richesse de la civilisation égyptienne. Leur rivalité a souvent été le moteur de progrès significatifs dans des domaines aussi variés que l’architecture, l’astronomie, l’art, et la gouvernance. La dynamique entre ces deux puissances a façonné l’histoire égyptienne, conduisant finalement à leur unification sous la figure emblématique du pharaon, unifiant ainsi la Haute et la Basse-Égypte en un seul et puissant empire qui a laissé une empreinte indélébile sur l’histoire de l’humanité.
L’essor de la spiritualité dans l’Égypte antique
(De gauche à droite sur l’image : Les dieux Égyptiens Rê, Amon-Rê, Osiris, Isis, Horus, Seth, Thoth, Anubis, Apopis).
L’Égypte antique, une civilisation qui a captivé l’imagination du monde par sa grandeur et son mystère, a vu la naissance d’un système religieux complexe et fascinant durant sa période prédynastique. Cette ère, caractérisée par la formation des premières communautés agricoles le long du Nil fertile, a également été le témoin de l’émergence d’une panthéon divin riche et varié.
Les divinités égyptiennes, nombreuses et diverses, étaient vénérées avec ferveur par les habitants de la vallée du Nil. Ces dieux et déesses incarnaient les forces de la nature, les aspects de la vie quotidienne et les concepts abstraits. Ils étaient souvent représentés de manière anthropomorphique, avec des corps humains robustes et des têtes d’animaux, ce qui reflétait leur double nature divine et terrestre. Cette iconographie distinctive permettait une identification aisée et immédiate des figures divines parmi les fidèles.
La relation entre les Égyptiens et leurs dieux était empreinte d’une profonde révérence mêlée à une crainte respectueuse. Les dieux étaient perçus comme imprévisibles et puissants, capables d’influencer le cours des événements naturels, tels que les crues du Nil, essentielles pour l’agriculture et la survie de la civilisation. Une crue abondante était interprétée comme un signe de bienveillance divine, tandis qu’une crue insuffisante ou destructrice était vue comme un présage de colère ou de mécontentement des dieux.
Le rôle du pharaon, en tant que pont entre les dieux et les hommes, était crucial dans le maintien de l’ordre cosmique. Il était le garant des rituels et des offrandes nécessaires pour apaiser les divinités et assurer leur faveur. La négligence dans ces devoirs sacrés par le souverain pouvait entraîner des conséquences désastreuses, plongeant le royaume dans le désordre et menaçant de ramener l’univers à son état primordial de chaos, connu sous le nom de « Nun ».
Cette vision du monde, où l’équilibre et l’harmonie dépendent de la bonne volonté des dieux et de l’observance rigoureuse des pratiques religieuses, a façonné la société égyptienne pendant des millénaires. Elle a donné lieu à une riche tradition de mythes, de rituels et d’art religieux qui continue d’influencer et d’inspirer jusqu’à nos jours.
En somme, la religion égyptienne prédynastique est un témoignage de la quête humaine de compréhension et de contrôle sur les forces qui régissent l’univers. Elle illustre la manière dont les anciens Égyptiens ont cherché à donner un sens à leur monde et à assurer la continuité de leur civilisation face aux caprices de la nature et des dieux.
Le mythe de l’origine du monde
Dans la mythologie égyptienne est une histoire fascinante qui a captivé l’imagination humaine depuis des millénaires. Selon ce récit ancien, avant que l’univers ne prenne forme, il n’y avait qu’un océan chaotique et infini, le Noun. C’est dans ce néant primordial que le dieu Atoum-Rê, plus tard connu sous le nom d’Aton, a émergé. En tant qu’incarnation du Soleil, il a créé l’existence à partir de sa propre essence.
Ce mythe illustre la puissance créatrice du soleil, un élément central dans la culture égyptienne, où il est considéré comme la source de toute vie. Atoum-Rê, en crachant et en versant ses larmes, a donné naissance à des divinités et, par extension, à tous les éléments de la nature, y compris les humains. Cette idée que la vie est née de l’eau est un thème récurrent dans de nombreuses mythologies, reflétant peut-être l’importance vitale de l’eau pour les civilisations anciennes, en particulier dans des régions arides comme l’Égypte.
Le récit se poursuit avec la naissance de Shou, l’Atmosphère, et Tefnout, l’Humidité, suivis de Geb, le dieu de la Terre, et Nout, la déesse du Ciel. Leur union symbolise l’harmonie entre les différents éléments de l’univers, un concept qui trouve écho dans la manière dont les Égyptiens percevaient leur monde. Les enfants de Geb et Nout, Osiris, Seth, Isis et Nephtys, sont des figures centrales dans les mythes égyptiens, représentant divers aspects de la vie et de la mort, de la fertilité et de la sécheresse, de l’amour et de la jalousie.
Ces histoires ne sont pas seulement des récits de création, mais aussi des métaphores profondes sur la condition humaine, la nature cyclique de la vie, et la recherche de l’ordre dans le chaos. Elles reflètent les observations des anciens Égyptiens sur leur environnement, notamment les inondations annuelles du Nil, qui apportaient à la fois la destruction et la fertilité nécessaire à la survie.
En explorant ces mythes, nous pouvons mieux comprendre comment les anciens Égyptiens voyaient le monde et leur place en son sein. Ces récits continuent d’influencer notre culture, notre art et notre littérature, témoignant de la puissance intemporelle des mythes pour façonner notre vision du monde.
Mythe d’Osiris
Osiris, le fils aîné de Geb, la Terre, et de Nout, le ciel, est considéré par les Égyptiens comme le premier pharaon mi-dieu mi-homme, héritant ainsi de la royauté sur la Terre. Sa bonté et sa sagesse infinie sont légendaires, et il est crédité d’avoir unifié les tribus nomades et de leur avoir enseigné une multitude de compétences et de connaissances, telles que la transformation des dégâts des inondations en bénéfices, la gestion de l’irrigation pour contrer la désertification, la culture des céréales pour produire de la nourriture et des boissons, l’exploitation des métaux, l’art de l’écriture, et bien d’autres encore.
Cependant, son frère Seth, régnant sur les déserts brûlants de l’Égypte, éprouva une jalousie intense envers lui et le tua afin de s’emparer du trône. Il jeta ensuite le cadavre d’Osiris dans le Nil. Isis, la sœur et l’épouse d’Osiris, récupéra son corps inanimé, mais Seth, voulant se débarrasser définitivement du cadavre, le découpa en plusieurs morceaux qu’il dispersa à travers l’Égypte. Isis entreprit alors de retrouver et de rassembler les membres de son époux, parvenant finalement à ressusciter Osiris avec l’aide d’Anubis, le dieu de la momification. Ensemble, ils eurent un fils, Horus, qui vengea la mort de son père et lui succéda en tant que souverain.
Malgré sa résurrection, Osiris demeure dans le monde des morts et règne depuis lors en tant que symbole de la vie après la mort. Reconnaissable à sa couleur verdâtre de cadavre et à son apparence de momie, il incarne l’espoir de résurrection pour les Égyptiens, qui croient que seuls les justes pourront entrer dans son paradis après avoir été momifiés et ressuscités comme lui.
De l’an -3.300 à l’an -2.778 : Période Thinite
1ère et 2ème DYNASTIES
La période thinite, marquant le début officiel de l’histoire de l’Égypte, revêt une importance capitale dans la compréhension de l’évolution et de l’organisation de cette civilisation antique fascinante. Selon les écrits du prêtre égyptien Manéthon, rédigés au IIIe siècle avant J.-C., Narmer, également connu sous le nom de Ménès dans la tradition grecque, est désigné comme le premier pharaon officiel de la lignée de l’Égypte antique.
Les contributions de Manéthon sont inestimables pour les historiens, car il recense plus de 500 souverains égyptiens qu’il classe soigneusement en 31 dynasties distinctes. Cependant, il convient de noter que les historiens modernes, à travers des recherches approfondies et des analyses critiques, ont consolidé ces dynasties en 30, regroupant celles-ci en grandes périodes qui permettent de mieux appréhender l’évolution politique, sociale et culturelle de l’Égypte ancienne.
Les deux premières dynasties de pharaons, bien que revêtant un caractère plus mythique que historique, jouent un rôle fondamental dans les fondations de l’Égypte en tant qu’entité politique et culturelle distincte. Leurs réalisations et leur héritage ont jeté les bases de la civilisation égyptienne, façonnant ainsi son identité et son développement ultérieur.
Au-delà de leur importance historique, ces premières dynasties éclairent également les origines de la pensée politique et religieuse égyptienne, offrant un aperçu précieux sur les croyances et les pratiques qui allaient façonner la société égyptienne pour les millénaires à venir. Ainsi, la période thinite ne représente pas seulement un point de départ chronologique, mais également un jalon essentiel dans la compréhension de l’Égypte antique et de son héritage durable dans le monde moderne.
En l’an -3300 : Invention de l’écriture hiéroglyphique
L’utilisation des hiéroglyphes par les anciens Égyptiens marque une étape cruciale dans le développement de l’écriture et de la communication au sein de cette civilisation antique. Cette forme d’écriture, composée de pictogrammes vivants et colorés, s’inscrit dans un contexte où le papyrus, un papier fabriqué à partir d’un roseau spécifique, devient le support privilégié pour enregistrer et transmettre les connaissances, les histoires et les rituels sacrés.
Les hiéroglyphes, bien plus que de simples symboles, revêtent une signification profonde et sacrée pour les Égyptiens. Ils sont omniprésents dans leur environnement quotidien, gravés sur les murs des temples majestueux, ornant les parois des sarcophages, et même sculptés sur les socles des statues monumentales. Cette écriture complexe se caractérise par un vocabulaire riche et une grammaire élaborée, témoignant de l’ingéniosité et de la sophistication intellectuelle de cette ancienne civilisation.
L’un des aspects les plus fascinants des hiéroglyphes réside dans leur dualité fonctionnelle. D’une part, certains hiéroglyphes agissent comme des idéogrammes, représentant des objets, des êtres ou des actions de manière symbolique et figurative. D’autre part, environ 150 hiéroglyphes sont des phonogrammes, évoquant des sons spécifiques du langage parlé. Cette combinaison unique d’images et de sons confère aux hiéroglyphes une flexibilité remarquable dans leur utilisation, permettant aux scribes de transmettre des concepts abstraits et des idées complexes à travers des symboles visuels et phonétiques.
L’utilisation des hiéroglyphes comme un rébus, où les dessins sont employés pour leur valeur phonétique, représente une autre facette fascinante de cette écriture ancienne. Cette approche ludique et créative démontre la capacité des anciens Égyptiens à utiliser leur langage écrit de manière inventive et interactive, tout en soulignant l’importance de la transmission orale et visuelle de l’information dans leur société.
En somme, les hiéroglyphes constituent bien plus qu’un simple système d’écriture pour les anciens Égyptiens. Ils incarnent la richesse culturelle, la spiritualité et la sophistication intellectuelle de cette civilisation antique, offrant un aperçu précieux de leur monde fascinant et complexe.
En l’an -3100 : Unification de la Haute et de la Basse-Égypte
/// Photo : Verso de la tablette de Narmer : Elle représente le roi coiffé de la couronne blanche de la Haute-Égypte qui triomphe de ses ennemis. Le verso de la tablette représente Narmer portant la couronne rouge de Basse-Égypte et comptant les cadavres de ses ennemis dont la tête et le pénis ont été coupés ///
L’affrontement entre les royaumes de Haute-Égypte et Basse-Égypte marque un tournant crucial dans l’histoire ancienne de cette région. La bataille, décisive, voit la victoire du roi Narmer, également connu sous le nom potentiel de Ménès, une identification qui suscite encore des débats parmi les historiens. Originaire de Thinis, une ville de Haute-Égypte, Narmer s’impose comme un chef militaire habile et visionnaire.
Suite à sa victoire, Narmer consolide son pouvoir en établissant Thinis comme la capitale de son nouveau royaume. Cependant, conscient de l’importance stratégique de la région où se rejoignent les deux Égyptes, il prend également l’initiative de faire construire une seconde capitale à Memphis. Située à la jonction entre la Haute-Égypte et la Basse-Égypte, Memphis devient ainsi un symbole de l’unité retrouvée de ces deux royaumes autrefois rivaux.
Cette décision stratégique de Narmer illustre non seulement sa capacité à consolider et à gouverner efficacement son royaume, mais aussi sa vision de l’unité et de la cohésion entre les différentes régions de l’Égypte. En établissant deux capitales, il parvient à symboliser l’union entre la Haute-Égypte et la Basse-Égypte, mettant ainsi en place les fondations d’une monarchie unifiée et prospère.
L’importance historique de cette période ne réside pas seulement dans la consolidation du pouvoir de Narmer, mais aussi dans la transformation politique et sociale qu’elle inaugure. En unifiant les deux Égyptes et en établissant des capitales stratégiquement situées, Narmer jette les bases d’une Égypte unifiée, marquant ainsi le début d’une ère de prospérité et de développement pour cette ancienne civilisation.
Les pharaons
Les souverains de l’Égypte antique, connus sous le titre de pharaons, occupent une place centrale dans la société et la religion égyptiennes. Le terme « pharaon » provient de la transcription d’un mot hébreu, transmis par les Grecs, et ne sera employé par les Égyptiens qu’à partir du Nouvel Empire. Auparavant, les scribes utilisaient d’autres termes pour désigner les souverains, tels que « le roi » (nesout), « le seigneur » (neb) ou « sa majesté ».
Les pharaons incarnent une dualité fascinante, à la fois divine et humaine. Ils sont considérés comme de véritables dieux vivants, créés par les divinités eux-mêmes pour gouverner l’Égypte. En tant que fils d’Atoum-Rê, le dieu du Soleil, dans un sens charnel et comme réincarnation de Horus, le dieu-faucon, leur lignée et leur sang revêtent un caractère sacré. Dès l’Ancien Empire, les pharaons sont assimilés à Atoum-Rê lui-même, ce qui renforce leur statut divin et leur autorité incontestée.
Cette conception de la royauté égyptienne comme étant d’essence divine imprègne tous les aspects de la vie politique, sociale et religieuse de l’Égypte antique. Les pharaons sont vénérés comme des êtres supérieurs, intermédiaires entre les dieux et les humains, et leur règne est considéré comme essentiel au maintien de l’ordre cosmique et à la prospérité de la société égyptienne dans son ensemble.
L’identification des pharaons avec les divinités solaires comme Atoum-Rê renforce leur légitimité en tant que dirigeants et garantit leur pouvoir absolu sur le peuple égyptien. Leurs actions sont considérées comme étant directement influencées et guidées par les forces divines, et leur autorité est donc perçue comme légitime et incontestée.
En résumé, les pharaons de l’Égypte antique occupent une place unique dans l’histoire de l’humanité en tant que dirigeants divins et terrestres, dont le règne est marqué par une symbiose complexe entre la puissance politique et la sacralité religieuse.
Naissance du pouvoir absolu
L’établissement de la royauté égyptienne sous les pharaons représente une étape cruciale dans l’histoire de cette ancienne civilisation, marquant le début d’une institution forte et sacrée qui englobe tous les aspects de la vie égyptienne. Les pharaons exercent un contrôle absolu sur tous les domaines de la société, détenant autorité et pouvoir sur la terre, les champs agricoles, les canaux d’irrigation, le travail, les mines, ainsi que les tributs versés par les colonies étrangères, et bien plus encore. En somme, l’Égypte entière est entre leurs mains, et leur rôle est de garantir la survie et la croissance de la civilisation égyptienne dans son ensemble.
Dès l’Ancien Empire, les pharaons sont considérés comme les incarnation terrestres des divinités, jouissant d’un statut divin et d’une autorité incontestée. Leur pouvoir s’étend à tous les aspects de la vie quotidienne, de l’administration de la justice à la gestion des ressources naturelles, en passant par la protection du peuple et l’organisation des grands projets de construction.
Au Nouvel Empire, le pharaon renforce encore davantage son autorité en exerçant un monopole sur le commerce, contrôlant ainsi les routes commerciales vitales pour l’économie égyptienne. Cette centralisation du pouvoir économique entre les mains du pharaon contribue à renforcer sa position en tant que chef incontesté de la nation, consolidant ainsi son autorité et sa légitimité.
La domination du pharaon sur tous les aspects de la vie égyptienne reflète la vision de la royauté comme garant de l’ordre divin et de la stabilité cosmique. En tant que représentant des dieux sur terre, le pharaon est investi de la responsabilité sacrée d’assurer la prospérité et la pérennité de la civilisation égyptienne, et son règne est marqué par un dévouement absolu à cet idéal.
En résumé, les pharaons de l’Égypte antique sont bien plus que de simples dirigeants politiques ; ils incarnent la quintessence de la royauté sacrée, détenant un pouvoir absolu sur tous les aspects de la vie égyptienne, et leur règne est caractérisé par une dévotion inébranlable à la prospérité et à la pérennité de leur civilisation.
Culte des morts
Le culte des morts en Égypte ancienne reflète une croyance profonde dans la continuité de la vie après la mort et dans le maintien du pouvoir et du prestige du pharaon même au-delà de sa vie terrestre. Cette pratique complexe se manifeste à travers la construction de mastabas, des structures funéraires imposantes abritant des caveaux et des chapelles dédiées aux souverains égyptiens.
Les mastabas, érigées avec grand soin et sophistication, servent de sépulture pour les pharaons, offrant un lieu de repos éternel pour leur corps tout en maintenant leur statut divin et leur autorité dans l’au-delà. Ces tombes grandioses sont souvent accompagnées de serviteurs, généralement des jeunes, qui sont enterrés à proximité du pharaon pour le servir dans l’au-delà, illustrant ainsi la continuité du pouvoir et du prestige du souverain même après sa mort.
De manière fascinante, des animaux domestiques, voire des lions, sont parfois inhumés aux côtés du pharaon, symbolisant la continuité de la vie royale dans l’au-delà et assurant au souverain décédé la possibilité de poursuivre des activités comme la chasse même après sa transition vers l’au-delà.
Outre les serviteurs et les animaux, de nombreux objets précieux et symboliques sont également déposés aux côtés du défunt pour l’accompagner dans sa vie après la mort. Ces objets, représentatifs de son rang social et de son pouvoir terrestre, comprennent des bijoux, des ustensiles, des armes, des vêtements et d’autres artefacts de grande valeur, témoignant de la richesse et du statut du pharaon dans la société égyptienne.
L’art de momifier
L’art de l’embaumement, une pratique essentielle dans la culture funéraire de l’Égypte ancienne, était transmis principalement de manière orale, avec des connaissances transmises de génération en génération. Le papyrus Louvre-Carlsberg, découvert et étudié avec attention, semble fonctionner comme un précieux aide-mémoire pour les spécialistes de l’époque, offrant des détails précis sur les techniques et les ingrédients utilisés dans le processus d’embaumement.
Ce document révélateur contient des instructions détaillées sur la préparation d’onguents spéciaux et l’utilisation de divers pansements, offrant ainsi un aperçu unique du savoir-faire des embaumeurs égyptiens. Cependant, il convient de noter que certaines étapes essentielles, telles que le séchage du corps au natron, ne sont pas mentionnées, ce qui suggère que ces connaissances étaient peut-être considérées comme acquises ou réservées à une transmission orale plus directe.
Une des techniques fascinantes décrites dans le papyrus concerne l’application d’un morceau de lin rouge enduit de substances aromatiques et de liants végétaux cuits dans un liquide, qui était placé sur le visage du défunt. Cette méthode visait à envelopper le visage dans un cocon protecteur imprégné de substances odorantes et antibactériennes, préservant ainsi l’intégrité du corps dans l’au-delà.
Le papyrus apporte des éclaircissements précieux sur les pratiques d’embaumement observées lors des fouilles archéologiques, confirmant et enrichissant notre compréhension de cette tradition ancestrale. Notamment, il mentionne que le processus d’embaumement était répété tous les quatre jours, avec les embaumeurs prenant soin de la momie lors de 17 séquences distinctes. Cette périodicité semble revêtir une importance rituelle, car elle aboutissait au 68e jour, moment où la momie était prête à être placée dans son cercueil, prête pour son voyage vers l’au-delà.
Les couronnes des pharaons Égyptiens
Les couronnes des pharaons égyptiens étaient bien plus que de simples ornements. Elles revêtent une signification symbolique profonde, représentant le pouvoir, la légitimité et la divinité du souverain. Plusieurs types de couronnes étaient portés par les pharaons, chacune ayant ses propres caractéristiques et significations.
La couronne blanche (Hedjet) est associée à la Haute-Égypte. Originairement constituée d’une coiffe en forme de chapeau conique. Elle symbolisait la souveraineté sur la partie sud du pays et était souvent portée lors de cérémonies et de rituels religieux.
La couronne rouge (Deshret) vient de la Basse-Égypte, cette couronne se présentait sous la forme d’une coiffe en forme de casque ou d’une couronne à bordures droites. Elle représentait le pouvoir du pharaon sur la partie nord du pays et était portée lors de cérémonies officielles et de batailles.
La couronne double Pschent était une combinaison de la couronne blanche et de la couronne rouge, symbolisant l’unification de la Haute et de la Basse-Égypte sous le règne du pharaon. Elle était portée lors des cérémonies d’investiture et des événements majeurs pour souligner la souveraineté totale du pharaon sur tout le pays.
La couronne bleue (Khepresh) est souvent associée au dieu guerrier Amon, était portée par les pharaons lors des campagnes militaires et des batailles pour symboliser leur rôle de chef suprême des armées égyptiennes.
La couronne atef était portée par le dieu Osiris, particulièrement lors de rituels funéraires, elle symbolise la résurrection et l’immortalité du pharaon défunt.
Ces couronnes étaient souvent ornées de symboles et d’inscriptions sacrées, et leur port revêtait un caractère rituel important, affirmant le pouvoir divin du pharaon et sa légitimité à gouverner l’Égypte. En outre, elles étaient parfois associées à des attributs divins spécifiques, renforçant ainsi l’image du pharaon en tant que médiateur entre les dieux et les hommes.
Dynasties et liste des pharaons pendant la période Thinite
La période thinite, qui marque les débuts officiels de l’histoire de l’Égypte, est nommée d’après la ville de Thinis, située en Haute-Égypte, qui aurait été l’un des premiers centres de pouvoir de cette époque. Cette période est marquée par la montée en puissance des premières dynasties de pharaons égyptiens et par une transition vers une société plus organisée et centralisée.
Les informations sur les dynasties et les pharaons de la période thinite sont souvent entourées de mystère et de légendes, mais voici une liste générale des principales dynasties et des pharaons les plus importants de cette période :
- Première dynastie : Cette dynastie est souvent considérée comme la première dynastie régnante de l’Égypte unifiée, avec Narmer (ou Ménès) comme pharaon fondateur. D’autres pharaons notables de cette dynastie incluent Aha, Djer, Djet et Den, Oudimou, Adjib ou Anedjib, Semerkhet, Ka.
- Deuxième dynastie : Cette dynastie est marquée par le règne de pharaons tels que Raneb (ou Nebra) et Khâsekhemoui, qui ont continué à consolider le pouvoir centralisé et à étendre l’influence égyptienne, et Neterimou ou Ninetjer, Ouneg, Senedj, Peribsen, Khasekhem, Khasekhemoui.
- Dynastie zéro : Cette période, parfois considérée comme une période pré-dynastique ou proto-dynastique, précède officiellement la première dynastie et comprend des règnes mythiques et légendaires, comme celui de Narmer.
Il est important de noter que les sources historiques de cette période sont souvent fragmentaires et basées sur des inscriptions, des artefacts et des textes anciens qui peuvent être sujets à interprétation. Par conséquent, la liste des pharaons de la période thinite peut varier selon les sources et les interprétations des historiens et des égyptologues. Malgré ces défis, l’étude de cette période est essentielle pour comprendre les origines et les fondations de l’Égypte antique en tant que civilisation unifiée et organisée.
De l’an -2.778 à l’an -2.260 : Ancien Empire
DE LA 3 ème À LA 6 ème DYNASTIE
La période allant de la troisième à la sixième dynastie de l’Égypte ancienne, également connue sous le nom de l’Ancien Empire, est considérée comme l’une des périodes les plus brillantes, créatives et harmonieuses de l’histoire égyptienne. Cette ère de prospérité et de stabilité a duré environ 500 ans, marquant une période de développement économique, culturel et architectural sans précédent dans l’histoire de l’Égypte.
Pendant cette période, les pharaons ont consolidé leur autorité sur le pays et ont mis en place des structures gouvernementales efficaces qui ont permis une gestion efficace des ressources et une administration centralisée. Les provinces et les nomes ont été organisés de manière à assurer une gouvernance cohérente et à garantir la paix et la prospérité à travers le royaume.
Sur le plan culturel, l’Ancien Empire a été marqué par des avancées significatives dans les domaines de l’art, de l’architecture, de la littérature et de la religion. Les pharaons ont commandé la construction de pyramides imposantes, de temples grandioses et de complexes funéraires élaborés, témoignant de leur pouvoir divin et de leur rôle central dans la société égyptienne.
La troisième dynastie a vu l’avènement de la construction des premières pyramides à degrés, tandis que la quatrième dynastie a été marquée par l’apogée de la construction des grandes pyramides de Gizeh, y compris la pyramide de Khéops, l’une des Sept Merveilles du monde antique.
La sixième dynastie a été caractérisée par un déclin progressif du pouvoir centralisé et une montée en puissance de la noblesse provinciale. Les pharaons de cette période ont encore réalisé des réalisations architecturales importantes, mais l’autorité royale a commencé à s’affaiblir, ouvrant la voie à des périodes de troubles politiques et sociaux ultérieurs.
En résumé, l’Ancien Empire égyptien, allant de la troisième à la sixième dynastie, représente une période de grande splendeur et de réalisations remarquables dans tous les aspects de la vie égyptienne. Cette ère de stabilité politique et de prospérité économique a laissé un héritage durable qui continue de fasciner et d’inspirer jusqu’à nos jours.
La vie en Égypte antique
La plupart des habitations en Égypte se composent généralement d’une ou deux pièces, offrant un espace modeste pour les familles. Cependant, les individus fortunés résident dans de somptueuses villas luxueuses, où ils organisent souvent de somptueuses réceptions. Ces événements sont marqués par l’abondance de boissons et de mets délicats, ainsi que par la présence de musiciens, de chanteurs, de danseurs et d’acrobates. Les serviteurs, quant à eux, sont chargés de placer sur la tête des convives des cônes de graisse parfumée, contribuant ainsi à l’ambiance festive et luxueuse.
En ce qui concerne les loisirs et les activités, les Égyptiens pratiquent diverses activités telles que la chasse, la pêche, la lutte et l’escrime. En agriculture, les cultures principales sont le blé et l’orge, utilisés pour produire du pain et de la bière, des éléments essentiels de l’alimentation égyptienne. Parallèlement, les Égyptiens cultivent également des vignes et des grenadiers pour produire du vin. Bien que l’élevage d’animaux soit pratiqué, les espaces verts étant limités en Égypte, la plupart des animaux restent confinés à l’étable.
Sur le plan professionnel, de nombreuses personnes travaillent dans les temples des villes où elles résident, exerçant des métiers variés tels que artisans, sculpteurs, charpentiers, potiers, tisserands et scribes. Les temples abritent également des écoles où les garçons issus de familles aisées apprennent à lire et à écrire, ainsi que des matières telles que l’histoire, la géographie, la religion, les langues, les mathématiques et la médecine. Les filles, quant à elles, reçoivent leur éducation à domicile auprès de leur mère.
Cependant, la vie des paysans est marquée par des contraintes plus rigides. Ils sont tenus de travailler dans les champs des pharaons pendant les périodes d’inondation du Nil et ne sont rémunérés que par des provisions de base telles que du pain et de la bière.
Montée en puissance de l’administration centralisée
La montée en puissance de l’administration centralisée en Égypte ancienne a été une étape cruciale dans l’établissement de l’autorité du pharaon et dans la consolidation du pouvoir de l’État. Pour garantir l’unité du peuple, la stabilité du pays et le respect des croyances religieuses, les pharaons ont mis en place un système d’administration centralisé appelé l’État. Un système composé de plusieurs éléments :
- Le pharaon : Au sommet de la hiérarchie se trouvait le pharaon, considéré comme un dieu vivant et le souverain suprême de l’Égypte. Le pharaon exerçait un contrôle absolu sur tous les aspects de la vie égyptienne, à la fois politique, religieux et économique.
- Les fonctionnaires royaux : Pour aider le pharaon à gouverner efficacement, une classe de fonctionnaires royaux a été établie. Ces fonctionnaires étaient responsables de l’administration des provinces, de la collecte des impôts, de la supervision des projets de construction et de la mise en œuvre des politiques gouvernementales.
- Les nomarques : Dans chaque province, un nomarque était nommé par le pharaon pour superviser les affaires locales. Les nomarques étaient responsables de l’administration de leur province respective, y compris la collecte des impôts et le maintien de l’ordre.
- Les prêtres et les temples : La religion jouait un rôle central dans la vie égyptienne, et les prêtres et les temples avaient une grande influence dans l’administration de l’État. Les temples servaient de centres administratifs et économiques, et les prêtres étaient souvent impliqués dans la collecte des impôts et la distribution des ressources.
- Les scribes : Les scribes étaient une classe importante de fonctionnaires chargés de la tenue des registres, de la rédaction de documents officiels et de la gestion de la bureaucratie. Leur rôle était essentiel pour maintenir l’ordre et la stabilité de l’État.
Dans l’ensemble, l’administration centralisée a permis aux pharaons de maintenir le contrôle sur leur royaume, de promouvoir l’unité et la stabilité à travers le pays, et d’assurer le respect des croyances religieuses et des traditions égyptiennes. Ce système administratif sophistiqué a joué un rôle crucial dans le développement et la prospérité de l’Égypte ancienne.
Développement social et culturel
Grâce à la mise en place d’une administration centralisée efficace, l’économie de l’Égypte antique devient productive et stable. Les récoltes sont souvent excédentaires, ce qui permet d’entreprendre diverses initiatives :
- Financer l’exploitation et l’extraction minière, notamment dans les nombreuses mines d’or présentes sur le territoire égyptien.
- Ériger de nombreux lieux collectifs destinés à la communauté.
- Améliorer les techniques agricoles pour accroître la productivité des terres cultivées.
- Soutenir la création d’œuvres d’art exceptionnelles, favorisant ainsi le développement culturel et artistique.
- Édifier des monuments colossaux, symboles du pouvoir et de la grandeur de l’Égypte antique.
- Stimuler les échanges commerciaux en investissant dans l’infrastructure et en encourageant les routes commerciales.
- Renforcer l’armée en fournissant des ressources financières pour l’entraînement, l’équipement et l’organisation militaire.
- Consolider la domination du pays en centralisant le contrôle sur les ressources et en garantissant la sécurité et la prospérité du royaume.
Cette gestion efficace des ressources économiques contribue à renforcer la position de l’Égypte en tant que puissance régionale influente et prospère pendant l’Antiquité.
Les Égyptiens maîtrisaient également
- L’arpentage est une méthode géométrique utilisée pour évaluer la taille des terrains détenus par un individu, sur la base de laquelle les impôts sont calculés. Ce processus permet de déterminer précisément la superficie des terres cultivées et d’appliquer des taxes en fonction de cette mesure.
- Les mathématiques, la médecine, la construction navale, la faïence, la littérature et l’art sont autant de domaines dans lesquels l’Égypte antique a excellé et a contribué à l’avancement de la civilisation humaine. Les Égyptiens ont développé des compétences remarquables dans ces domaines, laissant un héritage durable qui a influencé de nombreuses cultures à travers les âges.
Temples et religion
Les Égyptiens édifient d’immenses temples en pierre le long des rives du Nil, considérés comme les demeures sacrées où résident les dieux et déesses qu’ils adulent. Chaque région du pays est associée à sa propre divinité protectrice, et chaque temple est dédié à la vénération de la statue de cette divinité spécifique. Chaque matin, les prêtres se rendent au temple pour réveiller la divinité, nettoyer sa statue, l’habiller, lui offrir des offrandes alimentaires et lui adresser des prières.
Les temples égyptiens sont des lieux sacrés réservés exclusivement aux prêtres et aux membres du clergé, et les gens ordinaires n’ont pas le droit d’y pénétrer. La statue de la divinité est rarement vue par le peuple, sauf lors des fêtes religieuses spéciales organisées en son honneur. Lors de ces occasions, la statue du dieu est sortie du temple et promenée à travers la ville, offrant aux fidèles une opportunité rare de voir et de vénérer leur divinité.
Momification et rituels funéraires
Les Égyptiens croyaient fermement en la vie après la mort, considérant cette existence ultérieure comme étant bien plus importante que la vie terrestre. Ils pensaient que le corps humain était composé de plusieurs principes spirituels, chacun jouant un rôle crucial dans le passage vers l’au-delà.
- Le KHAT était le corps physique.
- Le KA est la double forme de l’individu (son moi astral).
- Le BA était un aspect d’oiseau à tête humaine qui pouvait se déplacer entre la terre et les cieux (plus précisément entre l’au-delà et le corps).
- Le SHUYET était le moi de l’ombre.
- L’AKH était le moi immortel, transformé après la mort.
- Le SAHU était un aspect de l’Akh.
- Le SECHEM était un autre aspect de l’Akh.
- Le AB était le cœur, la source du bien et du mal, le détenteur du caractère d’une personne.
- Le REN était le nom secret d’une personne.
Au Moyen Empire, le cœur a été ajouté à ces principes spirituels, considéré comme le siège de l’intelligence et de la moralité de l’individu.
Pour préserver le corps après la mort, les Égyptiens pratiquaient l’embaumement. Ce processus impliquait plusieurs étapes, notamment le retrait du cerveau à l’aide de crochets insérés par les narines, l’incision du côté gauche du corps pour retirer les viscères, conservées dans des vases funéraires appelés canopes, et le remplissage du corps de matériaux desséchants tels que le natron et la sciure. Après une période de dessiccation de 70 jours dans un bain de natron, le corps était enveloppé dans des bandages imprégnés de résine odorante.
Des rituels magiques étaient effectués par les prêtres pour garantir les sens du défunt dans l’au-delà, et un masque funéraire était placé sur le visage de la momie. Pendant l’Ancien Empire, seuls les pharaons bénéficient de ces rituels d’embaumement élaborés, réservés aux élites royales.
Livre des Morts
Le Livre des Morts était une collection de rouleaux de papyrus ornés de formules funéraires utilisées dans les rites d’embaumement et d’inhumation dans l’Égypte antique. Ces rouleaux étaient placés à proximité de la momie ou même enveloppés dans les bandelettes qui entouraient le corps. Chaque exemplaire du Livre des Morts était unique, car les formules funéraires pouvaient varier selon les préférences et les moyens financiers du défunt ou de sa famille.
En effet, la production de ces textes représentait un investissement significatif tant sur le plan financier que spirituel et moral. Les familles pouvaient choisir les formules qui correspondaient le mieux à leurs croyances et à leur situation, ce qui explique pourquoi certains manuscrits étaient plus courts que d’autres. Certains exemplaires reproduisant l’ensemble, ou presque, du texte, tandis que d’autres se concentrent sur des sections spécifiques jugées les plus importantes ou les plus adaptées aux besoins du défunt.
Sarcophages
Les momies étaient traditionnellement placées dans des sarcophages, des réceptacles funéraires conçus pour abriter et protéger les corps embaumés dans l’Égypte ancienne. Les premiers sarcophages étaient simples, généralement fabriqués en bois, et servaient principalement à préserver la momie des éléments extérieurs.
Au cours du Nouvel Empire, cependant, les sarcophages ont évolué vers des structures plus élaborées et symboliques. Les momies étaient alors placées dans deux ou trois cercueils de forme humaine, qui s’emboîtent les uns dans les autres. Ces cercueils étaient souvent richement décorés et peints de couleurs vives, illustrant des scènes de la vie quotidienne, des divinités protectrices et des symboles funéraires.
Sur le couvercle du sarcophage, des éléments de la vie courante étaient parfois représentés, symbolisant les besoins du défunt dans l’au-delà. Par exemple, des objets tels qu’un chevet en bois, un collier, un miroir en cuivre, des vases à cosmétiques, une paire de sandales, ou même des aliments et des boissons étaient parfois peints ou sculptés sur le sarcophage, destinés à accompagner le défunt dans son voyage vers l’au-delà.
Certains sarcophages étaient également décorés de motifs symboliques, tels que les yeux oudjat, représentant l’œil protecteur d’Horus, qui permettait au défunt de « voir » dans l’au-delà et de se protéger des forces malveillantes. Ces éléments témoignent de la croyance profonde des anciens Égyptiens dans la vie après la mort et dans la nécessité de préparer soigneusement le voyage de l’âme vers l’au-delà.
Les tombeaux
Les sarcophages des riches Égyptiens étaient souvent placés dans des tombeaux luxueux, remplis d’objets précieux destinés à accompagner le défunt dans l’au-delà. Ces tombeaux étaient conçus pour offrir un repos éternel à leurs occupants et étaient souvent ornés de peintures, de sculptures et de hiéroglyphes représentant des scènes de la vie quotidienne, des divinités protectrices et des rituels funéraires.
Pendant l’Ancien et le Moyen Empire, les pharaons égyptiens faisaient ériger d’imposantes structures funéraires appelées pyramides. Ces pyramides étaient non seulement des tombeaux pour les pharaons, mais aussi des monuments symboliques de la civilisation égyptienne antique, représentant le pouvoir et la grandeur des souverains. Plus de trente pyramides ont été construites en Égypte, chacune étant une manifestation tangible du désir des pharaons de construire leur « demeure d’éternité ».
La construction de ces monuments semble avoir été une obsession pour les souverains de l’époque, témoignant de leur croyance dans la vie après la mort et de leur désir de perpétuer leur pouvoir et leur mémoire à travers les âges. Les pyramides étaient conçues pour être des tombeaux durables et impressionnants, destinés à servir de lieux de repos éternel pour les pharaons et à témoigner de leur statut divin et de leur pouvoir sur terre et dans l’au-delà.
Textes sacrés
Pendant les funérailles des pharaons de l’Égypte antique, les prêtres étaient chargés de réciter de longs textes religieux dans le but de faciliter le passage du pharaon vers le ciel et de le rendre égal aux dieux avec lesquels il vivrait éternellement. Ces rituels de purification étaient essentiels pour permettre au défunt de jouir des offrandes divines et de bénéficier de la protection nécessaire contre les dangers du monde des morts, tels que les morsures de serpents et les mauvais génies.
À partir du règne du pharaon Ounas, vers 2470 av. J.-C., les textes sacrés et « magiques » associés à ces croyances ont commencé à être gravés sur les murs des pyramides, offrant ainsi une protection spirituelle et un guide pour le défunt dans son voyage vers l’au-delà. Ces inscriptions murales ont été conçues pour assurer la sécurité et le confort du pharaon dans sa nouvelle vie divine, lui fournissant les connaissances nécessaires pour naviguer à travers les défis et les épreuves qui l’attendent dans le royaume des morts.
Transformation du pharaon pour sa vie dans l’au-delà
Les pyramides de l’Égypte antique étaient des structures complexes composées de plusieurs pièces, chacune ayant une fonction précise dans le voyage spirituel du pharaon défunt vers l’au-delà.
- Dans la chambre du sarcophage, le pharaon était symboliquement associé à Osiris, le dieu de la renaissance et de la vie après la mort. Il était également assimilé à Atoum, le dieu du Soleil couchant, représentant ainsi son passage vers l’au-delà et sa transformation en une divinité éternelle.
- Dans l’antichambre, le pharaon se préparait pour son voyage spirituel, se préparant à devenir un dieu du Ciel et à entreprendre son périple à travers les royaumes célestes.
- Dans le corridor menant à la chambre du sarcophage, le pharaon transformé voyait symboliquement les verrous de son tombeau s’ouvrir devant lui, lui permettant ainsi d’accéder à sa barque solaire spécialement construite pour lui. Cette barque solaire était déposée dans son tombeau et lui servait de moyen de transport pour traverser le royaume d’Osiris et accomplir son voyage vers l’au-delà, où il reposerait éternellement aux côtés des dieux.
Chaque pièce de la pyramide était donc conçue pour symboliser et faciliter une étape spécifique du voyage spirituel du pharaon défunt, lui permettant ainsi de transcender le monde terrestre et de rejoindre les royaumes célestes où il deviendrait une divinité éternelle.
En l’an -2700 : Fièvre de bâtir
Sur les bords de l’Indus aux mystérieuses pyramides érigées le long du Nil oriental, des temples majestueux surgissant en Suède aux dolmens énigmatiques le long des côtes européennes, les hommes ont donné forme à des structures impressionnantes qui continuent à susciter l’émerveillement et l’interrogation.
Ces monuments demeurent des énigmes fascinantes, témoignant à la fois de la grandeur de l’esprit humain et des mystères de la science et de la spiritualité de ces époques reculées. Les questions abondent : pourquoi ces civilisations ont-elles consacré tant d’énergie à la construction de ces édifices colossaux, alors que les besoins élémentaires de la vie quotidienne étaient loin d’être assurés ? Pourquoi les anciens Égyptiens ont-ils ressenti le besoin impérieux de transporter des blocs de pierre de plusieurs tonnes sur des milliers de kilomètres, souvent en utilisant le fouet pour rythmer leurs efforts ou par des contributions volontaires ?
Dans les annales de l’histoire mondiale, aucun autre exemple ne se compare à cette frénésie de construction monumentale, reflétant à la fois l’ingéniosité humaine et le mystère des motivations qui ont conduit à ces réalisations extraordinaires.
En l’an -2691 : Construction de la première pyramide à degré
Le célèbre pharaon Djoser a confié à son vizir et architecte, Imhotep, la tâche de construire sa « demeure d’éternité » à Saqqarah. À l’origine, la partie visible de ce tombeau n’était qu’un mastaba traditionnel rectangulaire, s’élevant à huit mètres de hauteur et recouvert de calcaire blanc. Imhotep a opté pour la construction en pierres, plus durables dans le temps que les briques crues traditionnellement utilisées à cette époque.
La chambre funéraire, destinée à abriter le sarcophage du pharaon après les rituels funéraires, a été aménagée à 28 mètres de profondeur, accessible par un long couloir. Ce passage était fermé par un bloc massif de 3,5 tonnes, bien que cette précaution n’ait pas empêché la tombe d’être ultérieurement pillée. Autour de la chambre principale, de nombreuses autres chambres ont été creusées, où près de 40 000 objets, dont des vases, des assiettes, des coupes et de la nourriture, ont été déposés après la mort du pharaon.
Imhotep a agrandi le mastaba en ajoutant une enceinte de 1 600 mètres de long, ornée de 14 fausses portes. Seule une étroite ouverture permettait d’accéder à l’édifice, sans vantail et gardée en permanence. Des petits temples, des chapelles et des cours ont été construits autour du mastaba, formant un ensemble funéraire destiné à assurer le règne du pharaon dans l’au-delà.
Pour rendre le complexe visible au-dessus de l’enceinte, Imhotep l’a surélevé en ajoutant cinq constructions superposées, formant ainsi la première pyramide à degré. Cette pyramide, haute de 60 mètres, symbolisait un escalier dressé vers le ciel, exprimant l’aspiration du pharaon à rejoindre les dieux dans l’au-delà. Réalisée à partir de milliers de pierres taillées par des ouvriers, cette pyramide était une manifestation tangible de la puissance et de la dévotion des anciens Égyptiens envers leurs souverains divins.
En l’an -2625 : Première pyramide à faces lisses
Snefrou, souverain bienveillant envers son peuple, a choisi de faire ériger sa demeure d’éternité à une distance de 20 kilomètres de Saqqarah. Cependant, ses successeurs sont souvent dépeints comme des tyrans cruels, bien que les détails précis de leur politique intérieure nous échappent.
Les écrits d’Hérodote, historien grec du 5ᵉ siècle av. J.-C., rapportent les terribles récits de cruauté associés à Kheops et Khrephen, deux pharaons de cette époque. Ces contes épouvantables étaient souvent racontés par les Égyptiens eux-mêmes, témoignant ainsi de la réputation de ces dirigeants en tant que figures controversées dans l’histoire égyptienne ancienne.
En l’an -2600 : Construction des pyramides de Gizeh
Les plus célèbres pyramides se dressent au cœur d’un vaste complexe funéraire à Gizeh, à proximité de Memphis, l’ancienne capitale de l’Égypte. La plus imposante de ces structures a été érigée par le pharaon Khéops, fils de Snefrou. Cette majestueuse pyramide s’élève à une hauteur de 147 mètres et est composée de plus de 2 millions de blocs de pierre. Autrefois, elle rayonnait dans le désert, mais au fil du temps, les habitants locaux ont démantelé le revêtement de pierre pour leurs propres constructions, réduisant ainsi son éclat initial.
À côté de celle de son père, le fils de Khéops, Khrephen, a érigé sa propre pyramide, légèrement plus petite, mesurant 144 mètres de haut et moins large. Enfin, Mykérinus, fils ou frère de Khrephen, a construit la plus petite des trois, mesurant tout de même « seulement » 62 mètres de hauteur. Malgré leurs différences de taille, ces trois pyramides sont des exemples de perfection géométrique, témoignant de l’ingéniosité et de la précision des architectes et ingénieurs égyptiens de l’époque.
La construction de ces monuments colossaux reste entourée de mystères et d’incertitudes, car les méthodes utilisées par les ingénieurs égyptiens pour élever ces structures monumentales avec des moyens apparemment rudimentaires continuent à intriguer les chercheurs modernes.
En l’an -2550 : Construction du grand Sphinx
Khréphen aurait ordonné la construction du Grand Sphinx, cependant, aucun élément ne le relie directement à la Grande Pyramide ou aux autres monuments attribués à ce pharaon. De plus, la représentation unique du Sphinx, avec un corps de lion et une tête humaine, déroge aux conventions égyptiennes traditionnelles où les dieux sont généralement représentés avec un corps humain et une tête animale.
Certains chercheurs pensent que ce monument colossal pourrait être attribué à l’ancien peuple égyptien, qui l’aurait érigé en hommage au légendaire premier grand pharaon, Osiris. Le Sphinx, coiffé du némès, un symbole associé aux pharaons défunts, mesure environ 20 mètres de haut et 71 mètres de long. Il constitue le plus grand parmi de nombreux sphinx fauves qui gardent les portes du royaume des morts dans la tradition égyptienne. Cette représentation unique et imposante continue à susciter fascination et interrogation quant à son origine et à sa signification exacte dans l’histoire et la mythologie égyptiennes.
L’Égypte et ses voisins
Les pharaons de l’Égypte ancienne ont assuré la sécurité et la prospérité de leur royaume grâce à des expéditions militaires au-delà de leurs frontières. En Nubie, des inscriptions attestent du passage des armées des pharaons Sanakht, Kheops, Sahourê, Neousserê, Pépi Ier et Pépi II. Snefrou, quant à lui, a mené des expéditions militaires en Nubie contre les Libyens, ainsi qu’au Sinaï où il a supervisé l’extraction de turquoises, une ressource précieuse à l’époque.
Pendant l’Ancien Empire, les incursions des Palestiniens et des Bédouins venus d’Asie ont été repoussées, et la sécurité des bateaux en provenance du Liban, transportant du bois précieux indispensable aux constructions, a été assurée. Ces expéditions militaires et commerciales ont contribué à renforcer la position de l’Égypte en tant que puissance régionale et ont permis d’assurer un approvisionnement stable en ressources essentielles pour la prospérité du royaume.
En l’an -2260 : Fin de l’Ancien Empire
Au cours des cinq siècles de l’Ancien Empire égyptien, le pouvoir absolu et l’autorité des pharaons sur le peuple ont progressivement diminué. Maintenir une administration centralisée est devenu de plus en plus difficile, et les nomarques, qui étaient les administrateurs des provinces, ont commencé à défier la suprématie des pharaons. Par exemple, certains nomarques ont consolidé leur pouvoir en épousant des filles de pharaons, renforçant ainsi leur légitimité et leur statut.
Pepi II est considéré comme le dernier pharaon de l’Ancien Empire. Connu pour sa clémence, il a été incapable de briser l’indépendance croissante des hauts dignitaires et des nomarques. Ces derniers ont commencé à établir de véritables seigneuries et des principautés indépendantes, sapant ainsi le pouvoir centralisé des pharaons. Cette période a marqué un déclin progressif de l’autorité monarchique et a ouvert la voie à des changements politiques et sociaux majeurs dans l’histoire de l’Égypte antique.
Dynasties et liste des pharaons pendant l’Ancien Empire
L’Ancien Empire égyptien, également connu sous le nom de période pyramide, s’étend approximativement de 2700 av. J.-C. à 2200 av. J.-C. Cette période marque le début de l’histoire dynastique égyptienne, caractérisée par la construction des célèbres pyramides et l’apogée de la civilisation égyptienne.
Voici une liste des principales dynasties et pharaons qui ont régné pendant l’Ancien Empire :
IIIe dynastie : Cette dynastie a débuté vers 2686 av. J.-C. et a vu les premières constructions pyramidales à Saqqarah.
Pharaons notables : Djoser (ou Zoser), le pharaon célèbre pour la construction de la pyramide à degrés à Saqqarah, sous la direction de l’architecte Imhotep.
IVe dynastie : Cette dynastie marque l’apogée de la puissance égyptienne et est souvent associée à la construction des grandes pyramides de Gizeh.
Pharaons notables : Khéops (ou Chéops), constructeur de la Grande Pyramide de Gizeh, l’une des sept merveilles du monde antique. Khéphren (ou Khafre), constructeur de la deuxième plus grande pyramide de Gizeh, et Mykérinos (ou Menkaourê), constructeur de la troisième pyramide de Gizeh.
Ve dynastie : Cette dynastie a vu une expansion continue de l’Égypte et une intensification des contacts commerciaux avec les régions voisines.
Pharaons notables : Ouserkaf, Sahourê, Neferirkarê Kakai, ainsi que les pharaons des lignées suivantes de cette dynastie.
VIe dynastie : Cette dynastie a été marquée par une certaine instabilité politique et une décentralisation du pouvoir.
Pharaons notables : Pépi Ier et Pépi II, les derniers pharaons de l’Ancien Empire, qui ont régné pendant une période de déclin politique et économique.
Ces dynasties et pharaons ont joué un rôle crucial dans la construction et le maintien de la puissance de l’Égypte antique pendant l’Ancien Empire, établissant les bases de la civilisation égyptienne qui allait perdurer pendant des millénaires.
De l’an -2.200 à l’an -2.160 : Première période intermédiaire
DE LA 7 ème à LA 10 ème DYNASTIE
La fin de l’Ancien Empire égyptien a été marquée par une série de défis politiques, économiques et environnementaux qui ont conduit à un déclin progressif de l’administration centralisée et à une période de troubles. Vers 2200 av. J.-C., l’Égypte a connu des sécheresses sévères qui ont entraîné des difficultés économiques et sociales, affaiblissant ainsi la stabilité politique du pays.
Ce déclin de l’administration centralisée a été exacerbé par une série de phénomènes naturels, notamment des sécheresses prolongées, qui ont affecté les ressources agricoles vitales de l’Égypte, telles que le Nil. La baisse de la productivité agricole a entraîné des pénuries alimentaires et des conflits internes pour le contrôle des ressources restantes.
Dans ce contexte de crise, l’autorité des pharaons s’est affaiblie et de nombreuses régions ont été confrontées à des troubles internes et à des conflits entre les nomarques locaux pour le pouvoir et les ressources. Cette période de chaos politique et social a vu une succession rapide de souverains faibles et peu efficaces, incapables de restaurer l’ordre et la stabilité dans le pays.
Les invasions étrangères ont également contribué à l’instabilité de l’Égypte pendant cette période. Les frontières de l’Égypte étaient mal défendues et des groupes étrangers ont profité de la faiblesse de l’État pour envahir et occuper des territoires égyptiens, ajoutant ainsi aux troubles intérieurs.
En résumé, le déclin de l’administration centralisée pendant la fin de l’Ancien Empire, combiné à des conditions environnementales difficiles et à des conflits internes, a plongé l’Égypte dans une période de troubles caractérisée par la famine, la guerre civile et l’invasion étrangère.
Chute de la royauté et de l’état centralisé
Après la chute de la royauté et de l’État centralisé, les nomarques, ou administrateurs provinciaux, ont pris le contrôle de leurs régions respectives, contribuant ainsi à la fragmentation politique de l’Égypte. Cette période a été caractérisée par une grande confusion et une désintégration de l’autorité centrale, avec les nomarques agissant de manière relativement indépendante.
Une conséquence de cette autonomie des nomarques était que les provinces qu’ils contrôlaient devenaient relativement prospères. Étant désormais responsables de la gestion de leurs propres ressources et n’étant plus tenus de verser des tributs au pharaon, les nomarques ont pu accumuler une richesse croissante.
Parallèlement à leur richesse croissante, les nomarques et les hauts dignitaires ont également commencé à adopter des pratiques funéraires similaires à celles des pharaons de la période thinite. Ils se sont fait enterrer dans de somptueuses mastabas, des structures funéraires monumentales, reflétant ainsi leur statut social élevé et leur richesse accumulée.
Ainsi, la prise de pouvoir des nomarques et la fragmentation politique de l’Égypte ont conduit à une période de relative prospérité pour les provinces sous leur contrôle, tout en marquant la fin de l’autorité centralisée et la montée en puissance de pouvoirs régionaux indépendants.
Révolution du peuple
La révolution brutale et sanglante qui éclate en Égypte est le résultat d’une population épuisée par les travaux des champs et les travaux forcés supplémentaires imposés par les autorités. Cette révolte entraîne la ruine des riches, le pillage de leurs biens, la destruction de leurs tombeaux, et leur dépouillement par les voleurs. Les réactions face à ces bouleversements sont mitigées : certains Égyptiens se lamentent sur les conséquences néfastes de ces événements, tandis que d’autres y voient des changements bénéfiques.
Avant ces troubles, les défunts du peuple étaient simplement recouverts de sable du désert après avoir été enveloppés dans une modeste natte, accompagnés parfois de quelques dattes, une cruche, ou un modeste bijou destiné à les accompagner dans l’au-delà. Cependant, dans leur quête d’immortalité et d’accès à l’au-delà, le peuple égyptien décide de s’approprier les procédures rituelles et magiques autrefois réservées aux pharaons et aux élites.
Dans un élan de créativité et de réappropriation culturelle, les artisans provinciaux adoptent et adaptent les motifs culturels utilisés pendant l’Ancien Empire pour décorer leurs propres sépultures. Cette période marque également une expansion significative du culte d’Osiris à travers tout le pays, reflétant ainsi les changements profonds survenus dans la société égyptienne à cette époque tumultueuse.
La période de révolution littéraire en Égypte voit l’émergence de nouveaux styles littéraires développés par certains scribes, reflétant l’optimisme et l’originalité de l’époque. Ces écrivains ont contribué à diversifier et à enrichir la production littéraire de l’Égypte antique, offrant de nouvelles perspectives et des formes d’expression innovantes.
Cette révolution littéraire a été alimentée par les bouleversements socio-politiques de l’époque, ainsi que par les avancées culturelles et intellectuelles qui ont stimulé la créativité des écrivains. Ces scribes ont su saisir l’esprit de leur temps et ont cherché à capturer les nuances de la vie quotidienne, les aspirations de la société et les idéaux de l’époque à travers leurs écrits.
Les nouveaux styles littéraires développés pendant cette période ont contribué à élargir le champ de la littérature égyptienne, offrant des perspectives uniques sur la société, la culture et la philosophie de l’époque. Ils ont également influencé les générations futures d’écrivains, contribuant ainsi à façonner le paysage littéraire de l’Égypte ancienne de manière significative.
Révolution artistique
À cette époque en Égypte, l’albâtre, le granite et l’or, des matériaux précieux et couramment utilisés dans la sculpture et la construction, se font rares. En conséquence, le bois devient un matériau de substitution essentiel. Avec la diminution des ressources en pierre pour tailler des blocs et sculpter des murs, les sculpteurs se tournent vers des matériaux plus accessibles comme le bois.
Cette transition vers le bois se reflète dans la taille et la nature des sculptures de l’époque. Les statues deviennent plus petites, moins opulentes mais aussi plus émouvantes, car elles capturent davantage l’humanité et la simplicité de la vie quotidienne. Les artistes se concentrent sur des détails plus intimes et des scènes de la vie de tous les jours, créant des modèles réduits et des sculptures de style plus proche de celui des jouets, qui sont à la fois charmants et réalistes. Ce changement de matériaux et de style témoigne de l’adaptabilité et de la créativité des artistes égyptiens face aux contraintes de leur époque.
En l’an -2160 : Formation de 3 royaumes rivaux
À mesure que l’on s’éloigne de Memphis, le centre du pouvoir pharaonique, les dirigeants locaux et les princes commencent à remettre en question l’autorité des pharaons. Cette tendance s’accentue à mesure que l’on s’éloigne du centre administratif et politique de l’Égypte antique.
Les dirigeants régionaux, voyant une opportunité d’accroître leur propre pouvoir et territoire, entrent en compétition les uns avec les autres. Cette rivalité croissante entre les dirigeants locaux crée un climat de tension et d’instabilité politique dans les régions éloignées de la capitale. Chacun cherche à étendre son influence et à consolider son autorité au détriment de l’autorité centrale des pharaons.
Cette fragmentation du pouvoir et cette rivalité entre les dirigeants régionaux contribuent à affaiblir davantage l’autorité des pharaons et à diviser l’Égypte antique en une multitude de territoires autonomes, ce qui marque une période de désordre et d’instabilité politique dans certaines régions de l’empire.
L’Égypte se divise alors en 3 royaumes rivaux :
- Les nomades venus d’Asie dirigent le Delta au nord.
- Les princes d’Hérakléopolis contrôlent la Moyenne-Égypte.
- Les princes de Thèbes contrôlent la Haute-Égypte au sud.
Fin de la première période intermédiaire
Le pouvoir des princes de Thèbes connaît une croissance exponentielle, s’étendant progressivement vers le nord où ils remportent des victoires décisives sur leurs adversaires. Cette expansion marque l’avènement de la 11e dynastie, qui voit régner des souverains tels que les Antef et les Mentouhotep.
Sous l’égide de ces princes de Thèbes, la 11e dynastie émerge en tant qu’entité politique majeure, consolidant son autorité sur les régions du nord de l’Égypte. Les souverains de cette dynastie, notamment les Antef et les Mentouhotep, exercent un contrôle croissant sur le territoire et jouent un rôle crucial dans la réaffirmation du pouvoir centralisé après une période de fragmentation et d’instabilité politique.
Dynasties et liste des pharaons pendant la première période intermédiaire
La première période intermédiaire de l’Égypte, marquée par une fragmentation politique et une instabilité, est caractérisée par l’émergence de plusieurs dynasties concurrentes et de nombreuses luttes pour le pouvoir.
7ème dynastie : Selon Manéthon, il y aurait eut 70 pharaons en 70 jours dont les suivants font partie : Netjerkarê, Menkarê, Néferkarê II le Jeune, Néferkarê III, Djedkarê II, Néferkarê IV, Mérenhor, Néferkamin Ier, Nykarê, Néferkarê V, Néferkahor
8 ème dynastie : Royautés multiples également, dont : Néferkarê VI, Néferkamin II, Ibi Ier, Néferkaourê, Néferkaouhor, Néferirkarê II, Sékemkarê, Ouadjkarê, Ity, Imhotep, Hotep, Khoui, Isou, Iytenou
9e dynastie : Elle est souvent considérée comme une période de transition entre l’Ancien et le Moyen Empire, marquée par des troubles politiques et des rivalités entre les différentes régions d’Égypte. Les pharaons de cette dynastie incluent Akhtoy Nebkaure, Wahkare Khety I, et Merikare.
10e dynastie : Cette dynastie est associée à la ville d’Héracléopolis Magna et est caractérisée par une certaine stabilité dans la Basse-Égypte. Les pharaons notables de cette période incluent Meryhathor, Nebkaure Khety II, et Wahkare Khety II.
Il convient de noter que cette période est marquée par une fragmentation politique et une rivalité entre les différentes régions d’Égypte, ce qui rend la reconstruction précise de la liste des pharaons et des dynasties plutôt complexe et sujette à des interprétations variées en fonction des sources historiques disponibles.
De l’an -2.160 à l’an -1.785 : Moyen Empire
11 ème ET 12 ème DYNASTIES
Le Moyen Empire de l’Égypte antique est caractérisé par une renaissance culturelle, économique et politique après la première période intermédiaire tumultueuse. Cette ère s’étend généralement de la fin de la 11e dynastie jusqu’à la fin de la 12e dynastie.
Pendant le Moyen Empire, l’Égypte a connu plusieurs développements significatifs :
- Stabilité politique : Sous les pharaons de la 11e et de la 12e dynastie, notamment Mentouhotep II et ses successeurs, l’Égypte a été réunifiée après la fragmentation de la première période intermédiaire. Une administration centralisée a été restaurée, ce qui a contribué à la stabilité politique et à la prospérité économique.
- Expansion territoriale : Les pharaons du Moyen Empire ont entrepris des expéditions militaires en Nubie et dans d’autres régions voisines, étendant ainsi le territoire égyptien et consolidant leur autorité sur les frontières.
- Développement culturel et artistique : Cette période a été marquée par un renouveau dans les domaines de l’art, de la littérature et de l’architecture. Les monuments et les tombeaux construits pendant le Moyen Empire reflètent une grande maîtrise technique et esthétique. De nombreux chefs-d’œuvre de la littérature égyptienne, comme les Contes du Papyrus Westcar, ont également été produits à cette époque.
- Prospérité économique : Grâce à une gestion efficace des ressources agricoles et à des échanges commerciaux florissants avec d’autres régions, l’Égypte a connu une période de prospérité économique relative pendant le Moyen Empire.
- Développement religieux : La religion égyptienne a continué à jouer un rôle central dans la vie quotidienne et dans la politique de l’Égypte pendant le Moyen Empire. Les pharaons étaient considérés comme des souverains divins, responsables de maintenir l’ordre cosmique et de garantir la prospérité du pays.
Le Moyen Empire égyptien a été une période de renaissance et de prospérité après les troubles de la première période intermédiaire, marquée par des réalisations remarquables dans de nombreux domaines et par une stabilité politique relative.
Vers l’an -2060 : Triomphe de Mentouhotep Ier
Mentouhotep Ier, également connu sous le nom de Nebhepetre Mentouhotep, a joué un rôle crucial dans l’histoire de l’Égypte antique en rétablissant l’unité et la prospérité du pays après une période tumultueuse. En étendant son autorité sur la Basse-Égypte, il a réussi à réunifier le royaume égyptien, mettant ainsi fin à des siècles de division et de chaos politique.
Sous le règne de Mentouhotep Ier, l’Égypte a connu une période de grande expansion territoriale et de consolidation du pouvoir. Il a mené des campagnes militaires réussies contre les peuples voisins, notamment ceux venant d’Asie, les Libyens et les Nubiens, ce qui a contribué à restaurer la stabilité et la sécurité du pays. Ces victoires ont également permis de rétablir la prospérité économique en assurant le contrôle des routes commerciales et des ressources naturelles précieuses.
En tant que souverain, Mentouhotep Ier a accordé une grande importance à la religion et à la construction de temples dédiés aux dieux égyptiens. Il a élevé le dieu Amon au rang des grands dieux égyptiens et a favorisé le culte d’Amon, qui deviendra plus tard Amon-Rê pendant le Nouvel Empire, fusionnant ainsi les aspects solaires et créatifs de la divinité. La construction de nouveaux temples et sanctuaires sous son règne a renforcé le lien entre le pouvoir politique et la religion, ce qui a contribué à légitimer son autorité en tant que pharaon.
Sur le plan administratif, Mentouhotep Ier a mis en place une administration efficace composée de scribes et de fonctionnaires chargés de gouverner le pays et de superviser les affaires administratives. Cette organisation a permis de rétablir l’ordre et la stabilité dans le pays et de relancer l’économie en encourageant le peuple à reprendre le travail après une période de troubles.
En résumé, Mentouhotep Ier a joué un rôle crucial dans la restauration de l’unité et de la prospérité de l’Égypte antique, marquant ainsi le début du Moyen Empire et ouvrant la voie à une période de renaissance culturelle, économique et politique dans l’histoire du pays.
En l’an -1991 : Règne de Amenemhat 1er
À la suite du règne de Mentouhotep III, son vizir, Amenemhat, dont le nom signifie « Amon est en tête », saisit l’opportunité de prendre le pouvoir. Soutenu par les monarques influents de l’époque, il est couronné pharaon. L’un des premiers actes de son règne est de transférer la capitale de l’Égypte à Licht, également connue sous le nom d’oasis de Fayoum.
Ce transfert de la capitale marque un changement significatif dans la structure politique et administrative de l’Égypte ancienne. Licht, située dans l’oasis de Fayoum, offrait des avantages stratégiques, notamment une position géographique favorable pour le commerce et l’agriculture. De plus, ce déplacement de la capitale vers le sud a peut-être été motivé par des considérations politiques et militaires, visant à renforcer le contrôle sur les régions méridionales de l’Égypte.
En tant que nouveau pharaon, Amenemhat entreprend également des réformes importantes dans divers domaines, y compris l’administration, l’économie et la construction. Son règne marque le début de la XIIe dynastie, connue sous le nom de Moyen Empire égyptien, une période caractérisée par la stabilité politique, l’expansion économique et le développement culturel.
Amenemhat est souvent considéré comme l’un des pharaons les plus remarquables de cette période en raison de ses réalisations politiques et de ses réformes. Son règne a laissé un héritage durable dans l’histoire de l’Égypte antique, marquant une période de prospérité et de grandeur pour le royaume.
L’exploitation agricole et minière est abondante et le pouvoir militaire est stabilisé
Les pharaons de la XIIe dynastie étendent leur autorité sur la région de la Nubie, reconnue pour ses carrières et ses mines d’or abondantes. Ils exploitent également les ressources minières du Sinaï et du désert oriental, et consolident leur présence en Syrie-Palestine. Pour renforcer la défense du pays contre les envahisseurs étrangers, ils ordonnent la construction des impressionnants « Murs du Prince » dans l’est du delta. Ces fortifications massives en briques, mesurant entre 5 et 6 mètres de hauteur, servent de remparts défensifs, complétant la barrière naturelle formée par l’aridité du désert. À travers ces avancées stratégiques, les pharaons assurent la protection et la sécurité du royaume égyptien contre les menaces extérieures.
La satire des métiers
Afin d’instruire Sésostris Ier, Amenemhat Ier charge le scribe Khéty de rédiger un manuel intitulé « Enseignement d’Amenmhat ». Inspiré par cette tâche, Khéty décide d’écrire un autre manuel décrivant la rigueur de la vie des artisans égyptiens. Son objectif est d’encourager son fils à embrasser la carrière de scribe en exposant de manière apocalyptique les autres métiers. À travers ces écrits, Khéty met en lumière le mépris des lettrés envers les paysans illettrés tout en soulignant l’importance sociale du scribe dans la société égyptienne.
Sésostris III stabilise le pouvoir royal et politique
Il entreprend une réorganisation complète de l’administration de son royaume afin de restreindre le pouvoir du vizir unique. Pour ce faire, il divise les responsabilités et établit trois ministères distincts : un pour le nord, un pour le sud et un pour la « tête du sud » (la Nubie). Chaque ministère est doté d’un rapporteur, d’un rapporteur adjoint et d’un conseil chargé de prendre des décisions et de transmettre des ordres aux officiers, qui à leur tour donnent des instructions aux scribes. Cette nouvelle structure affaiblit l’influence de la noblesse et favorise l’émergence des classes moyennes, lesquelles deviennent plus nombreuses et moins menaçantes pour le pouvoir royal.
Renaissance artistique
La croissance démographique donne lieu à une période de renouveau économique et culturel connue sous le nom de « l’âge classique ». Une vie intellectuelle florissante émerge à la cour et parmi l’aristocratie. Les expressions artistiques se distinguent par leur raffinement, que ce soit dans l’architecture, la sculpture ou l’orfèvrerie, et les artistes atteignent un niveau d’excellence remarquable en utilisant des outils d’une simplicité étonnante. La littérature produit des œuvres majeures, avec une floraison de contes et de romans. La langue de cette période est admirée pour sa pureté, même jusqu’à l’époque romaine. Des projets de construction monumentaux sont entrepris, et les pharaons continuent d’être inhumés sous des pyramides. Les rituels funéraires et magiques se popularisent, permettant à tout individu d’être accueilli auprès des dieux après sa mort.
La pesée du cœur
Les Égyptiens ont une croyance en un jugement après la mort, un concept qui a évolué au fil du temps. À partir du Moyen Empire, les textes funéraires font référence à un tribunal où le cœur du défunt est évalué. Ce processus est accompagné par Anubis, le dieu-chacal. Osiris, souverain du royaume des morts, préside la séance, assisté de 42 autres divinités. Une balance, surveillée par Thot, le dieu des scribes, est placée devant eux. Le cœur du défunt est placé sur un plateau de la balance, tandis que sur l’autre repose la plume de Maât, symbole de vérité et de justice. Le défunt exprime ses confessions, déclarant qu’il n’a pas commis d’injustices ni blasphémé, entre autres. Il implore les divinités, affirmant qu’il n’a pas tué ou commis d’autres actes répréhensibles. À côté de la balance, la déesse Ammout, représentée avec un corps d’hippopotame, une tête de crocodile et des pattes de lion, attend le verdict. Si le cœur est plus lourd que la plume de Maât, Ammout dévore l’âme du défunt, le condamnant à ne pas continuer à vivre dans l’au-delà.
En l’an -1785 : Fin du Moyen Empire
Amenemhat III prend la décision d’accueillir des populations nomades originaires du continent asiatique dans la région du delta du Nil afin de fournir la main-d’œuvre nécessaire à ses ambitieuses campagnes. Son système économique est mis à rude épreuve en raison des vastes opérations minières, des grands projets de construction, des crues du Nil particulièrement dévastatrices et des mouvements de population massifs. Cette période tumultueuse marque le début d’une nouvelle phase de désordre et de troubles, caractérisant ainsi la seconde période intermédiaire de l’Égypte. Le Moyen Empire prend fin avec le règne d’une femme aux alentours de 1785 av. J.-C.
Dynasties et liste des pharaons pendant le Moyen Empire
11ème dynastie (thébaine) (2160 à v.2000 av. J.-C.)
Émergeant de Thèbes, cette dynastie finit par unifier l’Égypte sous un seul souverain, Mentouhotep II, marquant ainsi la fin de la première période intermédiaire et le début du Moyen Empire. Parmi les autres pharaons importants de cette dynastie, on trouve Antef I, Antef II, Antef III, et Mentouhotep I.
12ème dynastie (2000 à 1785 av. J.-C.)
Amenemhat Ier, Sésostris Ier, Amenemhat II, Sésostris II, Sésostris III, Amenemhat III, Amenemhat IV, Sebeknefrourê (reine).
De l’an -1.785 à l’an -1.580 : Deuxième période intermédiaire
DE LA 13 ème À LA 17 ème DYNASTIE
Pendant la deuxième période intermédiaire, les Égyptiens font face pour la première fois à des envahisseurs étrangers, marquant un tournant dans leur histoire. Les règnes des pharaons sont caractérisés non seulement par leur brièveté, mais aussi parfois par la coexistence de plusieurs souverains régnant simultanément. Cette fragmentation du royaume d’Égypte contribue au déclin initié à la fin du Moyen Empire, un déclin qui perdure pendant cette période tumultueuse.
En l’an -1785 : L’invasion des Hyksôs
Un nombre considérable de nomades originaires du Moyen-Orient ont saisi l’occasion offerte par le vaste mouvement de population initié pendant le Moyen Empire pour migrer vers l’Égypte par le nord-est du pays. Ces migrants, venus de la région de Syrie-Palestine, sont connus sous le nom d’Hyksos, signifiant littéralement « princes des pays étrangers ». Ils ont progressivement pris le contrôle de la région du delta du Nil septentrional et ont introduit de nouvelles techniques militaires telles que l’utilisation de chars tirés par des chevaux, d’arcs incurvés et de flèches, leur permettant de remporter des victoires décisives sur les soldats égyptiens à pied.
En l’an -1770 : Les Hébreux immigrent en Égypte.
L’histoire la plus célèbre liée à cette immigration est celle de l’Exode, qui raconte la libération des Hébreux de l’esclavage en Égypte sous la conduite de Moïse. Après une série de plaies divines infligées à l’Égypte, les Hébreux fuient le pays lors de l’événement connu sous le nom de la Pâque. Moïse les conduit à travers le désert jusqu’au Mont Sinaï, où il reçoit les Dix Commandements.
De l’an -1730 à l’an -1580 : Les Hyksos s’emparent du pouvoir
Les Hyksos établissent leur capitale à Avaris et contraignent le gouvernement central égyptien à se retirer à Thèbes. Bien qu’ils conservent leurs coutumes distinctes, ils commencent progressivement à adopter les modes de vie, les idées, la religion et le modèle gouvernemental égyptiens. Leur chef, Salitis, s’autoproclame pharaon et se revendique comme « fils de Rê », fondant ainsi sa propre dynastie. Toutefois, le contrôle des Hyksos semble être moins fort dans la partie sud de l’Égypte, où des pharaons égyptiens continuent de régner depuis Memphis ou Thèbes. Par conséquent, les pharaons hyksos ne gouvernent pas un royaume unifié, mais plutôt un ensemble de petites principautés qui reconnaissent leur autorité. La vie quotidienne des Égyptiens reste largement inchangée, marquée par les travaux agricoles, les crues du Nil et les activités de construction. Pendant ce temps, les Égyptiens rattrapent leur retard technologique en apprenant à fabriquer des armes comme des poignards et des arcs, en perfectionnant le travail du bronze et en acquérant des compétences dans la conduite de chars tirés par des chevaux. Ces avancées leur permettent de remporter de nombreuses batailles.
En l’an -1680 : Rébellion des Égyptiens
Après un siècle de passivité, les princes de Thèbes se soulèvent et remettent en question l’autorité des Hyksôs. Rahotep, conscient de l’oppression subie par son peuple, rassemble une armée disciplinée et détermine à entreprendre une guerre de libération pour reconquérir l’ensemble du pays, à la fois la Haute-Égypte et la Basse-Égypte. Animé par un profond sentiment de patriotisme et de détermination, Rahotep cherche à mettre fin à la domination étrangère qui a pesé sur l’Égypte pendant trop longtemps. Son ambition est de restaurer l’unité et la grandeur de son pays, et de rendre sa liberté au peuple égyptien.
De l’an -1600 à l’an -1580 : Réunification de l’Égypte
Après plus de trois décennies de conflits incessants, Ahmôsis Ier orchestre avec succès une série de campagnes militaires d’une importance cruciale. À la tête de ses troupes, il mène une lutte acharnée contre les Hyksôs, les expulsant définitivement du territoire égyptien. De plus, il étend son autorité vers le sud, soumettant fermement la Nubie. Ces victoires militaires marquent un tournant décisif dans l’histoire de l’Égypte, rétablissant une fois de plus l’unité du pays sous l’autorité d’un souverain égyptien légitime. Ahmôsis Ier consolide ainsi son règne en restaurant la souveraineté égyptienne sur l’ensemble de son territoire, écartant toute menace extérieure et assurant la stabilité interne du royaume. Dans le sillage de ces événements, l’armée devient une priorité absolue pour les pharaons du Nouvel Empire, qui reconnaissent son rôle crucial dans la préservation de la sécurité et de la prospérité de l’Égypte.
Dynasties pendant la 2ème période intermédiaire
La Deuxième Période Intermédiaire de l’Égypte ancienne, également connue sous le nom de Période Hyksôs, est marquée par une fragmentation du pouvoir centralisé et l’invasion de l’Égypte par les Hyksôs, un peuple originaire du Levant. Cette période couvre environ la fin de la 13e dynastie jusqu’à la réunification du pays sous le règne de la 17e dynastie thébaine.
Les principales dynasties qui ont marqué cette période sont :
- La 13e dynastie : Cette dynastie est caractérisée par une faiblesse croissante du pouvoir centralisé et une instabilité politique. Les pharaons de cette période ont eu des règnes courts et peu de réalisations notables.
- Les Hyksôs : Bien que les Hyksôs aient régné sur l’Égypte pendant plusieurs siècles, ils n’ont pas formé une dynastie unique. Au lieu de cela, leur domination était divisée en plusieurs royaumes ou principautés dirigés par différents chefs ou princes. Ces royaumes hyksôs ont coexisté avec les dynasties égyptiennes locales dans le delta du Nil.
- De la 14e à la 17e dynastie : Pendant cette période, l’Égypte était divisée entre les royaumes hyksôs dans le nord et les dynasties égyptiennes dans le sud, notamment à Thèbes. La 17e dynastie, également connue sous le nom de dynastie thébaine, marque le début de la renaissance égyptienne et la lutte pour l’indépendance contre les Hyksôs.
La Deuxième Période Intermédiaire a été une période tumultueuse de l’histoire de l’Égypte, caractérisée par des troubles politiques, des invasions étrangères et une division du pays. Cependant, elle a également préparé le terrain pour la renaissance et la puissance ultérieure de l’Égypte pendant le Nouvel Empire.
De l’an -1580 à l’an -1085 : Nouvel Empire
DE LA 18 ème À LA 20 ème DYNASTIE
Le Nouvel Empire égyptien, également connu sous le nom de l’Empire égyptien, est une période de grande prospérité et de puissance pour l’Égypte ancienne, marquée par une série de pharaons militaires et expansionnistes. Ces pharaons ont mis en place une politique agressive visant à sécuriser les frontières de l’Égypte et à étendre son influence sur les régions voisines.
Les pharaons du Nouvel Empire ont accordé une importance capitale à l’armée, formant des troupes d’élite et modernisant les techniques militaires. Ils ont développé une armée bien entraînée et organisée, capable de défendre efficacement les frontières de l’Égypte et de mener des campagnes militaires offensives.
Pour assurer la sécurité de l’Égypte, ces pharaons ont renforcé les liens diplomatiques avec les royaumes voisins et ont conclu des alliances stratégiques. Cependant, lorsque la diplomatie a échoué, ils n’ont pas hésité à recourir à la force militaire pour protéger les intérêts de l’Égypte et étendre son territoire.
Les conquêtes territoriales ont été une caractéristique majeure du Nouvel Empire, avec des campagnes militaires réussies visant à annexer de nouvelles régions et à étendre l’influence égyptienne. Ces conquêtes ont permis à l’Égypte de devenir un vaste empire englobant des territoires en Afrique, au Moyen-Orient et même en Asie mineure.
En résumé, les pharaons du Nouvel Empire ont instauré une période de prospérité sans précédent pour l’Égypte en sécurisant ses frontières, en renforçant son armée et en étendant son influence à travers des conquêtes territoriales. Cette période a marqué l’apogée de la puissance égyptienne dans l’histoire ancienne.
Vers l’an -1 530 à l’an -1 520 : Règne de Thoutmôsis Ier
Sous son règne, l’Égypte connaît une ouverture commerciale significative, notamment dans l’importation de bronze et de bois, ce qui stimule l’économie et favorise le développement de l’industrie. De plus, il lance une série de campagnes militaires couronnées de succès, étendant ainsi l’influence égyptienne sur un vaste territoire. Ses conquêtes s’étendent de la Nubie aux rives de l’Euphrate, englobant même une partie de Canaan en Mésopotamie. Cette expansion territoriale place de nouveau l’Égypte au centre de l’attention internationale, renforçant sa réputation en tant que royaume puissant et redouté par ses voisins.
Tombeaux de la vallée des rois
Pendant la période du Nouvel Empire, les pharaons adoptent une nouvelle approche pour leurs sépultures, choisissant des tombes creusées dans le sous-sol rocheux d’une vallée isolée et secrète, connue sous le nom de la vallée des rois. Cette vallée, dissimulée dans les profondeurs du désert thébain, était destinée à protéger les sépultures des pharaons des pillards et des profanateurs. Malgré les efforts pour maintenir la confidentialité de ces lieux, presque toutes les tombes de la vallée des rois ont été pillées au fil du temps, à l’exception notable de celle de Toutankhamon.
La sépulture la plus ancienne connue dans la vallée des rois est celle de Thoutmôsis Ier, et à partir de Thoutmôsis III, à l’exception d’Akhénaton, tous les pharaons des XVIIIe, XIXe et XXe dynasties ont été inhumés dans cette vallée sacrée. Chaque tombe était soigneusement conçue et décorée pour assurer le confort éternel du pharaon décédé et pour lui fournir les biens nécessaires pour son voyage dans l’au-delà.
Au fil des siècles, la vallée des rois a été le site de nombreuses découvertes archéologiques majeures, offrant un aperçu précieux de la vie et de la mort des pharaons de l’Égypte antique. La dernière tombe connue dans la vallée des rois est celle de Ramsès XI, marquant la fin d’une ère de sépultures royales dans ce lieu sacré.
En l’an -1505 : La pharaonne Hatchepsout monte sur le trône
À la mort de Thoutmôsis Ier, son fils Thoutmôsis II monte sur le trône, mais sa santé fragile le laisse succomber à la maladie peu après son accession au pouvoir. Hatchepsout, sa femme et demi-sœur, se retrouve veuve avec son beau-fils Thoutmôsis III, le fils de Thoutmôsis II issu d’une épouse secondaire. Thoutmôsis III, âgé de seulement 4 ans, est trop jeune pour régner, c’est donc Hatchepsout qui prend les rênes du pouvoir.
Pour consolider son autorité, Hatchepsout adopte une stratégie audacieuse en se proclamant « fille charnelle d’Amon » et en adoptant les attributs traditionnellement masculins des pharaons, comme la fausse barbe et les vêtements masculins. Sous son règne, elle met en œuvre une politique ambitieuse de grands travaux, établissant des relations commerciales et économiques avec des nations étrangères, et commandant la construction de monuments grandioses tels que des obélisques colossaux et une chapelle à Karnak.
Sur la scène internationale, Hatchepsout maintient la paix dans les territoires conquis par les Égyptiens, préservant ainsi l’héritage militaire de son père. Son expédition au pays de Pount, situé aux confins de la mer Rouge et de l’Afrique noire, est particulièrement célèbre car elle permet à l’Égypte de bénéficier d’encens, de parfums et d’aromates précieux pour le culte d’Amon.
Hatchepsout fait également construire son propre tombeau et un temple mortuaire d’une élégance remarquable à Deir el-Bahari, où les bas-reliefs dépeignent les moments forts de son règne, y compris son expédition à Pount.
Bien que certains historiens aient présenté Hatchepsout comme une usurpatrice avide de pouvoir, il semble qu’elle ait déjà exercé une certaine autorité avant son couronnement, et son accession au trône n’a apparemment rencontré aucune opposition majeure. Certains récits suggèrent que pour légitimer sa position, elle aurait épousé Thoutmôsis III, mais qu’elle aurait gouverné de manière indépendante, tenant son époux à l’écart des affaires politiques.
De l’an -1493 à l’an -1450 : Thoutmôsis III monte sur le trône
À la mort d’Hatchepsout, Thoutmôsis III monte sur le trône, déjà reconnu comme un soldat d’élite et considéré comme le plus grand guerrier pharaon de l’Égypte antique. Doté d’une volonté et d’une ténacité remarquables, il dirige son armée lors de 18 campagnes militaires et étend l’empire égyptien dans toutes les directions, de la Syrie-Palestine au nord jusqu’à la 5ème cataracte du Nil en Nubie au sud.
Les richesses affluent de tout l’empire, les sujets des territoires conquis se rendent à la cour du pharaon pour apporter des marchandises à vendre et offrir de somptueux cadeaux. Ces présents, qui servent de tribut ou d’impôt, témoignent de la puissance et de la prospérité de l’Égypte sous le règne de Thoutmôsis III. Certains souverains étrangers vont même jusqu’à envoyer leurs filles pour les marier au pharaon, qui compte déjà de nombreuses épouses.
Cette période est marquée par un afflux massif de richesses vers l’Égypte, alimenté par les produits de la terre, les métaux précieux et les esclaves provenant des territoires conquis. Ces ressources sont largement utilisées pour financer les constructions royales, contribuant à l’expansion et à l’embellissement des temples et des monuments à travers tout le pays.
Cependant, cette prospérité s’accompagne de profonds changements sociaux. La société égyptienne, épuisée par deux siècles de guerres incessantes, subit une transformation majeure. La classe moyenne, qui s’était constituée pendant le Moyen Empire, disparaît progressivement, tandis que les hauts dignitaires deviennent de plus en plus nombreux et riches en profitant des conquêtes militaires.
La cour à cette époque mène une vie luxueuse sans précédent, rayonnant de culture et d’art raffiné. Les temples de Karnak et de Louxor sont agrandis, les tombes de la vallée des rois deviennent de véritables chefs-d’œuvre de l’architecture funéraire, et de nombreux nouveaux lieux de culte, tels que les temples d’Abou Simbel, sont érigés à travers le pays.
Dans l’ensemble, l’Égypte vit une période de prospérité et de luxe inégalée pendant le règne de Thoutmôsis III, où la richesse, la culture et l’art atteignent des sommets jamais égalés auparavant.
De l’an -1450 à l’an -1372 : Parades militaires
Les pharaons Aménophis II, Thoutmôsis IV et Aménophis III, successeurs de Thoutmôsis III, adoptent une approche différente de celle de leur prédécesseur en ce qui concerne la politique militaire de l’Égypte. Plutôt que de chercher à étendre davantage l’immense empire égyptien déjà conquis, ils se concentrent davantage sur des parades militaires destinées à maintenir l’intimidation parmi les peuples conquis et à dissuader toute velléité de rébellion.
Cependant, bien que l’expansion territoriale soit en grande partie mise de côté, l’importance de l’armée continue de croître sous leur règne. Les officiers militaires deviennent des figures clés sur lesquelles le pays peut compter pour maintenir l’ordre et la sécurité intérieure, ainsi que pour dissuader les menaces extérieures.
Pour gérer efficacement le vaste empire et s’assurer de la loyauté des régions conquises, les pharaons s’entourent de trois personnages importants : un premier vizir pour la Basse-Égypte, chargé des affaires administratives dans la région septentrionale du pays ; un second vizir pour la Haute-Égypte, responsable des affaires dans la région méridionale ; et enfin un vice-roi pour la Nubie, chargé de superviser les territoires égyptiens situés au sud du pays.
Cette structure administrative permet aux pharaons de déléguer efficacement le pouvoir et de maintenir le contrôle sur les vastes étendues de l’empire égyptien, tout en assurant une gouvernance efficace dans chaque région.
Le culte d’Amon
La XVIIIe dynastie marque une période majeure dans l’histoire de l’Égypte, notamment en ce qui concerne la religion et le culte d’Amon. Sous le règne de Mentouhotep Ier pendant le Moyen Empire, Amon a été élevé au rang des grands dieux égyptiens, mais c’est pendant la XVIIIe dynastie que son statut atteint de nouveaux sommets.
Amon, dont le nom signifie « le dieu caché », devient le dieu suprême de l’Égypte libérée des Hyksos. Son influence s’étend à travers tout le pays, et son culte prend une ampleur considérable. Les pharaons de cette dynastie, reconnaissant le pouvoir politique et religieux associé à Amon, intègrent son nom dans les leurs, symbolisant ainsi leur lien étroit avec la divinité suprême. Amon est également associé à Rê, le dieu solaire de la ville d’Héliopolis, et son nom évolue en Amon-Rê, reflétant cette fusion des caractéristiques divines.
Le temple d’Amon à Karnak devient le plus grand et le plus important du pays, devenant le centre névralgique du culte d’Amon. Le clergé d’Amon, bénéficiant de nombreux dons et offrandes, acquiert une influence considérable et accumule des domaines fonciers importants. Cette richesse et ce pouvoir croissants font du clergé d’Amon une force influente et parfois même une menace pour le pharaon lui-même, en raison de son indépendance et de son autorité grandissante au sein de la société égyptienne.
Amenhotep IV, également connu sous le nom d’Akhenaton, est le fils d’Aménophis III et de la reine Tiy, une période marquée par un environnement raffiné axé sur l’esthétique et les questions religieuses plutôt que sur la guerre et la chasse. Son mariage avec la remarquable reine Néfertiti, dont la disparition demeure un mystère, contribue à la stabilité du Nouvel Empire.
Cependant, la stabilité de l’empire est menacée lorsque Amenhotep IV décide d’entreprendre une série de réformes radicales et chaotiques. Il révolutionne la religion égyptienne en imposant Aton, le disque solaire, comme la divinité unique et suprême. Pour lui et Néfertiti, la divinité unique, vécue de manière mystique par le roi, ne peut être représentée mais seulement symbolisée.
Amenhotep IV fonde la ville d’Akhet-Aton (l’horizon du disque solaire), connue aujourd’hui sous le nom de Tell el-Amarna, qu’il érige comme nouvelle capitale. Cette ville est ornée de superbes palais et d’un immense temple dédié à Aton, reflétant la nouvelle religion monothéiste.
Dans le cadre de ses réformes, Amenhotep IV change également son propre nom en Akhenaton, signifiant « Agréable à Aton ». Il délaisse les affaires étrangères pour se consacrer entièrement à sa nouvelle religion, laissant les affaires extérieures sans surveillance.
Cependant, après sa mort, les Égyptiens rétablissent rapidement les divinités traditionnelles, et le culte d’Aton est abandonné, marquant ainsi la fin de cette période de réforme religieuse radicale et le retour aux croyances ancestrales de l’Égypte antique.
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De l’an -1335 à l’an -1327 : Règne de Toutankhamon
Toutankhamon, fils d’Akhénaton et, selon des études récentes, fils de la propre sœur de ce dernier, est décédé à l’âge de 19 ans après un règne relativement court de 8 ou 9 ans. Sa sépulture, située dans la vallée des rois, a acquis une renommée mondiale grâce à sa découverte par l’archéologue britannique Howard Carter le 4 novembre 1922, et surtout grâce au fabuleux trésor qu’elle renfermait.
La tête de Toutankhamon était ornée d’un remarquable masque funéraire en or massif, un chef-d’œuvre de l’orfèvrerie égyptienne ancienne. Sa momie reposait à l’intérieur de trois cercueils, dont l’un était également fabriqué en or massif, le tout placé dans un immense sarcophage en pierre. Cette découverte archéologique extraordinaire a captivé l’attention du monde entier et a suscité un intérêt considérable pour l’histoire et la culture de l’Égypte ancienne.
La notoriété de la découverte de la tombe de Toutankhamon a été renforcée par une légende, largement reprise par la presse de l’époque, évoquant une prétendue « malédiction du pharaon ». Cette légende suggérait que ceux qui avaient perturbé la tombe du jeune pharaon seraient victimes de malheurs et de tragédies. Bien que largement discréditée par la communauté scientifique, cette histoire a contribué à renforcer le mystère et le prestige entourant la découverte de la sépulture de Toutankhamon.
En l’an -1279 : Ramsès II monte sur le trône
Ramsès II, l’un des pharaons les plus célèbres de l’histoire de l’Égypte, est réputé pour avoir engendré un nombre exceptionnel d’enfants, dépassant celui de tout autre pharaon connu. Son règne est marqué par une longue période de paix relative, connue sous le nom de « Pax Ramesséenne », pendant laquelle l’Égypte prospère économiquement et culturellement.
Ramsès II laisse un héritage architectural remarquable à travers tout le pays, couvrant le territoire d’une multitude de superbes monuments. Parmi ses réalisations les plus célèbres figurent les temples majestueux, les statues colossales et les obélisques imposants. L’un de ses monuments les plus emblématiques est le petit temple d’Abou Simbel, situé dans le sud de l’Égypte, qu’il dédie à son épouse, la reine Néfertari.
Dans le temple d’Abou Simbel, Ramsès II fait ériger des statues imposantes de la reine Néfertari, représentée sous les traits de la déesse Hathor, une divinité vénérée dans la mythologie égyptienne. Ces statues encadrent la porte d’entrée du temple, symbolisant la puissance et la grandeur du couple royal. La dédicace de ce temple à Néfertari témoigne de l’importance accordée par Ramsès II à son épouse et de sa volonté de la glorifier à travers des monuments grandioses.
En l’an -1274 : Bataille de Kadesh
Ramsès II est reconnu comme un chef militaire audacieux, une réputation qu’il a acquise dès son plus jeune âge. En effet, il est nommé chef des armées dès l’âge de 10 ans, montrant ainsi sa précocité et sa capacité à diriger.
L’un des événements les plus célèbres de son règne est la bataille de Qadesh, une confrontation épique entre l’Égypte et l’empire hittite. Cette bataille, dont aucun des deux camps ne sortira véritablement vainqueur, est devenue légendaire dans l’histoire militaire de l’Antiquité.
Les reliefs gravés sur les murs du temple d’Abou-Simbel retracent de manière détaillée cette bataille historique. Ces représentations offrent un aperçu fascinant des tactiques militaires de l’époque ainsi que de la bravoure des soldats égyptiens sous la direction de Ramsès II. La bataille de Qadesh symbolise la volonté farouche de Ramsès II de défendre son royaume et de préserver l’empire égyptien contre les menaces extérieures.
En l’an -1259 : Traité de paix
Ramsès II et le roi hittite Hattousil III ont marqué l’histoire en signant le premier traité international de paix connu. Cette entente, historiquement significative, a été conclue après des années de conflits et de négociations entre l’Égypte et l’empire hittite.
En plus de cet accord de paix, Ramsès II a renforcé les relations entre l’Égypte et l’empire hittite en scellant son engagement par le mariage. En effet, Ramsès II a épousé une princesse hittite, ce qui a contribué à consolider les liens diplomatiques entre les deux puissances régionales.
Ce mariage royal symbolise l’importance de la diplomatie et des alliances matrimoniales dans la politique internationale de l’Antiquité, et il témoigne de la volonté de Ramsès II de maintenir la paix et la stabilité dans la région en recherchant des solutions diplomatiques aux conflits.
En l’an -1190 : les Peuples de la mer attaquent l’Égypte
Ramsès III est célèbre pour avoir défendu l’Égypte avec succès contre les mystérieux peuples de la mer, une coalition de différents groupes maritimes qui menaçaient les côtes méditerranéennes à la fin de l’Âge du Bronze. Cette menace a été décrite dans des inscriptions et des bas-reliefs retrouvés dans le temple funéraire de Ramsès III à Médinet Habou.
Grâce à ses compétences militaires et à une organisation efficace de ses forces armées, Ramsès III a réussi à repousser les envahisseurs et à protéger l’intégrité de l’Égypte. Les peuples de la mer, confrontés à une résistance farouche, ont été vaincus et dispersés autour de la Méditerranée.
La victoire de Ramsès III contre les peuples de la mer a été saluée comme un triomphe majeur de son règne et a renforcé sa réputation en tant que pharaon guerrier capable de protéger son royaume contre les menaces extérieures.
De l’an -1186 à l’an -1154 : Règne de Ramsès III
La fin du règne de Ramsès III marque effectivement la fin de la période de splendeur du Nouvel Empire égyptien. La richesse et la prospérité de l’Égypte en font une cible enviable pour les peuples voisins et les empires en expansion. En plus des menaces extérieures, l’Égypte est confrontée à des problèmes internes, notamment des troubles sociaux et économiques.
L’invasion des Libyens, un peuple d’Afrique du Nord, contribue à affaiblir l’autorité centrale et à instaurer une période de turbulences politiques et sociales. Ces invasions ont entraîné des changements majeurs dans la structure politique et économique de l’Égypte, marquant le début d’une période de déclin progressif pour l’empire égyptien.
Malgré les efforts de certains pharaons pour maintenir l’unité et la stabilité, le Nouvel Empire égyptien entre dans une période de fragmentation politique et de déclin, préparant ainsi le terrain pour les périodes ultérieures de l’histoire égyptienne, marquées par l’influence étrangère et la division politique.
Fin du Nouvel Empire
La mort de Ramsès III a en effet marqué le début d’une période difficile pour l’Égypte. Avec l’affaiblissement progressif de l’empire, l’économie égyptienne a été confrontée à de graves problèmes, notamment une crise économique qui a entraîné des difficultés financières pour l’État ainsi que pour la population en général. Cette crise a été exacerbée par des problèmes de corruption au sein de l’administration et une mauvaise gestion des ressources.
Les troubles civils se sont multipliés dans tout le pays, alimentés par des tensions sociales, des luttes de pouvoir et des mouvements de contestation contre le gouvernement central affaibli. Ces troubles ont également eu un impact sur la sécurité, favorisant la montée de l’insécurité et des activités criminelles, y compris le pillage des tombes royales dans la vallée des rois.
En même temps, l’Égypte a perdu progressivement le contrôle de ses territoires en Syrie et en Palestine, confrontée à des attaques étrangères et à des révoltes internes. Cette perte de contrôle territorial a affaibli davantage la position de l’Égypte en tant que grande puissance régionale et a marqué le début de son déclin en tant qu’empire influent dans la région.
Dynasties et liste des pharaons pendant le Nouvel Empire
Le Nouvel Empire égyptien a été une période de grande prospérité, de puissance militaire et d’expansion territoriale pour l’Égypte ancienne. Voici une liste des principales dynasties et des pharaons qui ont régné pendant cette période :
- 18e dynastie :
- Ahmôsis Ier (ou Amosis) : Il est considéré comme le fondateur de la XVIIIe dynastie et le libérateur de l’Égypte du joug des Hyksôs.
- Hatchepsout : La célèbre reine-pharaon qui a régné en tant que co-régente avec Thoutmôsis III.
- Thoutmôsis III : Connu pour être un grand guerrier et conquérant, il a étendu l’empire égyptien jusqu’en Syrie-Palestine.
- Aménophis III : Sous son règne, l’Égypte a atteint son apogée économique et culturelle.
- Akhénaton (Amenhotep IV) : Connu pour avoir instauré le culte monothéiste d’Aton et déplacé la capitale à Amarna.
- Toutankhamon : Fils d’Akhénaton, il est célèbre pour la découverte de sa tombe intacte dans la vallée des rois.
- 19e dynastie :
- Ramsès Ier : Il a fondé la XIXe dynastie et est le grand-père de Ramsès II.
- Séthi Ier : Il a mené des campagnes militaires importantes en Syrie-Palestine et en Nubie.
- Ramsès II : Également connu sous le nom de Ramsès le Grand, il est l’un des pharaons les plus célèbres de l’Égypte ancienne.
- Merenptah : Fils de Ramsès II, il a été confronté aux premières invasions des Peuples de la Mer.
- 20e dynastie :
- Ramsès III : Connu pour avoir repoussé avec succès les attaques des Peuples de la Mer et pour avoir construit le temple funéraire de Médinet Habou.
Ces pharaons ont joué un rôle important dans l’histoire de l’Égypte ancienne pendant le Nouvel Empire, contribuant à son expansion territoriale, à sa richesse culturelle et à son influence régionale.
De l’an -1.085 à l’an 333 : Basse époque
De la 21 ème à la 25 ème DYNASTIE
Pendant la Basse Époque de l’Égypte pharaonique, le pays entre dans une période de déclin marqué par une lente évolution et des difficultés à s’adapter aux changements environnementaux et sociaux. Ce déclin est accentué par le fait que l’Égypte n’arrive pas à suivre le rythme du progrès dans le reste du monde antique. Les anciens Égyptiens se retrouvent progressivement dépassés et dominés par leurs voisins et les puissances étrangères.
La légitimité du pharaon, traditionnellement incontestée, devient un enjeu de pouvoir pour les princes et les prêtres issus de ces puissances étrangères. Ils n’hésitent pas à se faire couronner pharaons afin d’acquérir un pouvoir absolu sur l’Égypte. Cette ingérence étrangère fragilise davantage l’autorité centrale et contribue à l’instabilité politique et sociale dans le pays.
Sous cette influence étrangère, l’art égyptien, autrefois raffiné et sophistiqué, commence à dégénérer, devenant particulièrement grossier et dépourvu de l’esthétique traditionnelle qui caractérisait les périodes antérieures. Cette dégradation artistique reflète le déclin général de la culture et de la société égyptiennes à cette époque.
L’anarchie et la guerre civile deviennent monnaie courante, alors que différents prétendants au trône s’affrontent dans une lutte pour le pouvoir, affaiblissant encore davantage la stabilité politique du pays. Cette période tumultueuse marque la fin de l’ère pharaonique en Égypte, ouvrant la voie à de nouveaux chapitres de son histoire.
En l’an -1070 : Smendès devient pharaon
Le règne de Smendès, originaire de la ville de Tanis, marque le début d’une période de division politique en Égypte. Il parvient à prendre le contrôle du nord du pays, tandis que le sud reste sous l’influence des grands prêtres du temple d’Amon à Thèbes. Ces grands prêtres, profitant de leur position religieuse, se font proclamer rois et étendent leur autorité sur de vastes étendues de terres, accumulant ainsi richesses et pouvoir.
Pendant ce temps, les chefs et princes Libyens, installés dans certaines régions de l’Égypte, renforcent leur autonomie et prennent progressivement leurs distances vis-à-vis du pouvoir central. Cette montée en puissance des princes Libyens contribue à fragmenter davantage le pays et à affaiblir l’autorité du pharaon.
Cette division politique et cette montée en puissance des élites locales marquent le début d’une période tumultueuse dans l’histoire de l’Égypte, caractérisée par des luttes de pouvoir internes et une fragilisation de l’autorité centrale.
De l’an -945 à l’an -924 : L’Égypte est sous la domination des Libyens
Les chefs et princes libyens consolident leur emprise sur le delta du nord-ouest de l’Égypte, marquant ainsi une période de domination de cette région par les Libyens. Parmi eux, Sheshonq Ier, originaire d’une lignée berbère libyenne, accède au pouvoir et devient pharaon, fondant ainsi ce qu’on appelle la dynastie « soi-disant » libyenne, qui perdurera pendant environ deux siècles. Il est également connu pour ses liens présumés avec la région de Canaan, où il aurait vécu pendant un certain temps, et est souvent identifié comme étant le Sesaq ou Shishak mentionné dans la Bible.
Sous le règne de Sheshonq Ier, les membres de sa famille sont placés à des postes clés du clergé, ce qui renforce davantage son pouvoir en Égypte, tant dans le nord que dans le sud du pays.
Cependant, la domination des Libyens commence à s’effriter avec l’émergence d’une dynastie rivale dans le delta du Nil, à Léontopolis. Parallèlement, les Koushites, également connus sous le nom d’Éthiopiens, représentent une menace pour le sud de l’Égypte. Cette rivalité entre les Koushites et les Égyptiens perdure depuis plus de deux millénaires, marquant une période de tension et de conflits dans la région.
Vers l’an -727 : L’Égypte est envahie par les Koushites
Les Koushites, également appelés Éthiopiens, parviennent à s’emparer de Thèbes, la capitale du sud de l’Égypte, marquant ainsi une étape significative dans leur avancée vers le nord. Leur invasion se poursuit ensuite vers le nord de l’Égypte, puis finalement vers le delta du Nil, la région la plus septentrionale du pays.
Cette avancée des Koushites constitue un défi majeur pour le pouvoir égyptien, car elle met en péril la stabilité et la sécurité de l’ensemble du royaume. Le contrôle de Thèbes, en particulier, représente une prise stratégique importante pour les Koushites, car la ville était non seulement un centre politique et économique crucial, mais aussi un symbole de la puissance égyptienne depuis des siècles.
L’invasion des Koushites dans le nord de l’Égypte et finalement dans le delta du Nil entraîne des bouleversements majeurs dans la région, marquant ainsi une période de transition et de troubles pour l’Égypte antique.
De l’an -700 à l’an -667 : Les Assyriens prennent le pouvoir
L’invasion des Assyriens, puissante civilisation du Proche-Orient, marque un tournant dramatique dans l’histoire de l’Égypte antique. Les Assyriens pillent impitoyablement Thèbes, la glorieuse capitale du sud de l’Égypte, ainsi que ses grands temples, dépouillant le pays de ses richesses et de son patrimoine culturel et religieux. Cette dévastation est ressentie comme un traumatisme profond pour les Égyptiens, car elle symbolise la vulnérabilité de leur civilisation face aux invasions étrangères.
L’occupation de la ville de Memphis, l’ancienne capitale de l’Égypte, par les Assyriens aggrave encore davantage la situation, sapant l’autorité centrale et la stabilité politique du royaume. De plus, les Assyriens repoussent les Koushites en Nubie, mettant ainsi fin à leur tentative de contrôler le nord de l’Égypte et le delta du Nil.
L’invasion des Assyriens laisse des cicatrices profondes dans l’esprit des Égyptiens, provoquant un sentiment d’humiliation et de désespoir face à l’impuissance de leur nation à protéger son territoire et son peuple. Cette période marque un déclin significatif de la puissance et de l’influence de l’Égypte antique dans la région, marquant ainsi la fin d’une ère de grandeur et de prospérité pour la civilisation égyptienne.
De la 26 ème à la 30 ème dynastie
La Basse Époque de l’Égypte antique est une période marquée par une instabilité politique prononcée, caractérisée par une série de prises de pouvoir successives par des souverains étrangers, entrecoupées de courtes périodes d’indépendance. Malgré les différences culturelles significatives entre ces souverains et la culture égyptienne, ils parviennent à s’adapter au modèle égyptien et à respecter sa culture millénaire.
Ces souverains étrangers, venant de diverses régions et cultures, tels que les Libyens, les Koushites et les Assyriens, gouvernent l’Égypte avec des influences variées mais maintiennent généralement les structures politiques et administratives égyptiennes en place. Ils adoptent souvent les titres et les rituels royaux égyptiens, témoignant ainsi de leur désir de légitimer leur pouvoir en s’inscrivant dans la tradition pharaonique.
Cependant, ces périodes d’indépendance, bien que brèves, offrent aux Égyptiens des opportunités de renouveau et de prospérité. Durant ces intervalles, l’Égypte connaît des périodes de renaissance économique, culturelle, artistique, intellectuelle et religieuse, marquées par un regain d’activité dans les domaines de l’architecture, des arts, de la littérature et de la pensée philosophique. Les temples et les monuments sont restaurés, les arts et l’artisanat prospèrent, et la vie intellectuelle connaît un essor remarquable.
Malgré les défis posés par les changements politiques et les influences étrangères, l’Égypte parvient à maintenir sa richesse culturelle et son identité distinctive, témoignant de la résilience et de la vitalité du peuple égyptien à travers les tumultes de l’histoire.
En l’an -653 : Les Libyens chassent les Assyriens d’Égypte
L’Empire assyrien, avec son vaste territoire, finit par devenir difficile à contrôler de manière efficace, ce qui conduit à des soulèvements internes et à une fragmentation de son autorité. Cette situation tumultueuse ouvre la voie à l’émergence de la dynastie saïte, d’origine libyenne, en Égypte. Sous le règne du roi libyen Psammétique Ier, cette nouvelle dynastie prend le pouvoir et entreprend de chasser les Assyriens de la région.
Pour renverser la domination assyrienne en Égypte, Psammétique Ier s’appuie sur des mercenaires grecs, dont l’expertise militaire et la force combative se révèlent cruciales dans la lutte contre l’occupant assyrien. Grâce à cette alliance stratégique, Psammétique Ier parvient à libérer l’Égypte de l’emprise assyrienne et à rétablir l’indépendance du pays.
Cette période marque un tournant majeur dans l’histoire égyptienne, marquant le début d’une nouvelle ère sous le règne des pharaons saïtes, qui réaffirment la souveraineté égyptienne sur la région et lancent des réformes visant à restaurer la stabilité politique et économique du pays.
En l’an -525 : Invasion des Perses
Les Perses, sous la direction de Cambyse II, étendent leur empire jusqu’en Égypte, où ils remportent la bataille de Péluse et capturent le pharaon Psammétique III. Cambyse II prend alors le titre officiel de pharaon d’Égypte, mais il gouverne effectivement depuis sa ville d’origine, Suse, en Perse, laissant l’administration de l’Égypte entre les mains d’une satrapie, une division administrative de l’Empire perse.
Malgré quelques révoltes locales réussies contre les Perses, les Égyptiens ne parviennent pas à renverser définitivement le contrôle perse. Cette période de domination perse en Égypte marque une période de changements politiques et culturels, avec des influences perses de plus en plus présentes dans l’administration et la vie quotidienne égyptiennes.
De l’an -404 à l’an -398 : Règne du pharaon égyptien Amyrtée
Après avoir chassé temporairement les Perses, il reprend les rênes du pays, mais la situation reste instable. La dynastie suivante est caractérisée par un mélange de gouvernements égyptiens sans réel pouvoir, marquant une période de transition politique tumultueuse pour l’Égypte.
De l’an -360 à l’an -343 : Règne du pharaon égyptien Nectanébo II
Le règne du pharaon égyptien Nectanébo II marque la fin de l’indépendance égyptienne. En tant que dernier souverain égyptien à régner de manière indépendante, son règne est empreint de défis et de bouleversements politiques majeurs.
De l’an -332 à l’an -30 : Des grecs aux romains, Cléopâtre
En l’an -332 : Le roi grec Alexandre Le Grand conquiert l’Égypte
Lorsque le roi grec Alexandre le Grand chasse les Perses de leur territoire, les Égyptiens le reçoivent avec enthousiasme. Alexandre, reconnaissant leur accueil chaleureux, fonde la ville d’Alexandrie, qui devient rapidement la nouvelle capitale du pays. Cette ville prospère devient rapidement le centre de l’apprentissage, de la culture et du commerce dans la région.
En l’an -323 : Ptolémée s’approprie l’Égypte
Après la mort d’Alexandre le Grand, ses généraux se partagent son vaste empire, et Ptolémée prend le contrôle de l’Égypte. Lui et sa lignée gouvernent le pays pendant 300 ans, établissant ainsi la dynastie ptolémaïque. Dans le but de garantir la loyauté du peuple, les Ptolémées soutiennent les traditions égyptiennes ancestrales. Cependant, malgré leurs efforts, leur autorité est contestée par les Égyptiens, et la situation politique devient de plus en plus instable.
En l’an -47 : Jules César assiège Alexandrie en Égypte
Jules César mène un siège contre Alexandrie, la capitale de l’Égypte, dans le cadre de ses efforts pour affirmer le contrôle romain sur la région. Il intervient dans les affaires égyptiennes en plaçant sur le trône Cléopâtre VII, avec qui il entretient une relation. De cette union naît un fils nommé Césarion.
En l’an -30 : L’Égypte est attaquée par les Romains
L’Égypte est attaquée par les Romains et finalement conquise sous le règne d’Auguste, le neveu de Jules César, qui devient empereur de Rome. Durant cette période, Cléopâtre VII, la dernière souveraine de la dynastie ptolémaïque d’Égypte, se suicide à Alexandrie après la défaite de ses forces face à Octave. Avec sa mort, l’Égypte est intégrée à l’Empire romain en tant que province. Sous le contrôle romain, l’Égypte devient un important grenier à blé pour l’Empire.
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